« Vélo fabriqué au Maroc » : voici la promesse séduisante, gage de proximité, de qualité et de durabilité de Cloud Bike, une jeune start-up dont l’usine, installée à la zone franche de Tanger, tourne à plein régime.
À l’exception du logo noir en devanture, rien ne distingue le siège de Cloud Bike des autres bâtiments de la zone industrielle de Tanger, Tangier free zone. Né en 2018, ce fabricant en vogue de vélos à assistance électrique (VAE) a élu domicile dans cette ville, devenue un hub industriel.
A l’intérieur, un site d’assemblage pensé pour pouvoir produire 100.000 bicyclettes classiques et 50.000 vélos électriques. Au centre de l’usine, premier fabricant de bicyclettes électriques en Afrique, se trouve l’atelier de montage avec deux lignes d’assemblage capables de sortir une centaine d’unités par jour. Les opérateurs assemblent des composants (câbles, batteries, moteurs, chaînes, optiques, etc.) en fonction des modèles et des gammes.
Il y a aussi un atelier dédié au soudage des cadres et une unité de peinture. Grâce à des outils performants et une expertise hors pair, l’équipe de R&D de Cloud Bike est ainsi capable de prototyper un nouveau modèle en une dizaine de jours. L’entreprise emploie aujourd’hui plus de cent cinquante salariés. Il faut dire que, depuis les débuts de l’entreprise, le marché s’est emballé. Le marché mondial de la bicyclette a augmenté durant la pandémie du Covid-19.
Les ventes atteindront 82,3 milliards de dollars américains d’ici 2027. L’entreprise est devenue rentable rapidement. Elle était dans le vert dès la première année. Et le chiffre d’affaires ne cesse de s’envoler. Cloud Bike fait saliver les financiers. Mais la PME tangéroise tient à son indépendance. «Tout est allé plus vite que prévu, confesse son fondateur Adam Dadsi. On est une boîte bien ancrée dans son territoire. On ne veut pas brûler les étapes, mais garder cette culture.»
Conçues pour les cyclistes urbains, les «bicycletteries» – garages pour vélos – ont pignon sur rue dans toutes les grandes villes du monde. Le vélo est même devenu un art de vivre, avec ses codes vestimentaires et sociaux. Ce trentenaire a été parmi les premiers au Maroc à pressentir que le VAE allait révolutionner l’ensemble des pratiques cyclistes. Pas seulement celle du vélo urbain, le débouché le plus évident, mais également le VTC de loisir, les VTT et vélos de route sportifs.
Après un diplôme, décroché au Canada, Adam Dadsi a eu l’opportunité de travailler avec l’un des plus grands fabricants de composants de vélos au monde. Une expérience plus qu’enrichissante puisqu’elle lui permet d’acquérir une grande expérience dans l’industrie du vélo. Puis, le projet est devenu évident pour ce jeune dynamique qui a su être réactif là où il faut quand il le faut.
« J’ai découvert un grand potentiel pour la création d’une usine de fabrication de vélos au Maroc. Du coup, je me suis dit pourquoi pas un bike valley au Maroc, une idée unique qui n’a jamais été réalisée dans l’industrie du cyclisme auparavant », confie cet entrepreneur. Son usine est la première au Maroc à avoir décrocher des contrats avec de solides partenaires européens et en Amérique.
Le point fort de son équipe, une garantie de fiabilité qui a permis à Cloud Bike à imposer son image de fabricant haut de gamme. L’ambition de l’entreprise va au-delà du succès commercial. Car, l’enjeu, aujourd’hui, n’est pas de s’imposer comme un pionnier de la mobilité nouvelle génération, mais d’être un bâtisseur d’un monde nouveau.
C’est en tout cas la conviction d’Adam Dadsi qui se dit prêt à mettre son expertise et celle de son équipe au service des villes marocaines qui souhaiteraient repenser la manière dont elle conçoit la mobilité urbaine.