76 000 emplois à créer, plus de 80 milliards de dirhams à injecter dans la balance commerciale, et 400 nouvelles entreprises exportatrices prévues par an : le nouveau programme 2025-2027 du ministère du Commerce extérieur vise fort. Subventionné à hauteur de 80 %, il entend faire de l’international un levier accessible même aux plus petites entreprises.
Le Maroc passe à la vitesse supérieure pour stimuler ses exportations. Annoncé par Omar Hejira, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce chargé du commerce extérieur devant les m’ombre du parlement, le Programme national de commerce extérieur 2025-2027 se veut une véritable rampe de lancement pour les entreprises marocaines, tous secteurs confondus.
Objectif annoncé : créer 76 000 emplois et améliorer la balance commerciale de plus de 80 milliards de dirhams. Pour cela, l’État propose un soutien direct inédit : 80 % des coûts liés au développement export seront pris en charge par le gouvernement.
« Ce programme est ouvert à tous, des grandes entreprises jusqu’aux coopératives rurales. Celui qui produit du thym ou du miel en montagne peut désormais penser à l’export », a affirmé Omar Hajira.
Un programme accessible à toutes les régions
Pour garantir un accès équitable aux opportunités offertes par ce programme, le ministère a mis en place un réseau de 12 bureaux régionaux couvrant l’ensemble du territoire national. Ces structures sont appelées à jouer un rôle crucial dans la proximité avec les acteurs économiques, en fournissant un accompagnement personnalisé aux entreprises, quel que soit leur niveau de maturité ou leur secteur d’activité. L’objectif est de briser les barrières géographiques qui limitaient jusque-là l’accès aux mécanismes de soutien à l’export. Désormais, une coopérative rurale productrice de miel ou un petit atelier de fabrication de babouches dans une province enclavée peut bénéficier du même accompagnement technique et financier qu’une entreprise basée à Casablanca ou Rabat. Ce changement de paradigme vise à faire de l’exportation un levier de développement inclusif, en permettant aux très petites, petites et moyennes entreprises, souvent écartées des marchés internationaux, de franchir le cap. Le ministère insiste sur une nouvelle dynamique où ce n’est plus aux entrepreneurs de se déplacer vers l’administration centrale, mais à l’État de venir à leur rencontre, en les aidant à structurer leur offre, à comprendre les marchés cibles, et à accéder aux outils de certification et de promotion.
Un appel à l’action directe
Pour Omar Hejira, le moment est venu de renverser la logique traditionnelle : « Ce n’est plus aux gens de venir à Rabat, c’est à nous d’aller vers eux. Le commerce extérieur se rapproche des territoires. Il appartient désormais aux entreprises de saisir cette opportunité, de faire confiance au programme, et de venir s’y inscrire. »
Le message est clair : les résultats attendus ne viendront pas seuls. « Il ne suffit pas de venir au Parlement se plaindre de l’absence d’impact. Il faut que les premiers concernés participent et s’approprient les dispositifs mis en place. »
Rachid Mahmoudi