La coopération internationale et le renforcement de la confiance forment l’unique voie vers la prévention d’une “nouvelle fracture” de l’économie mondiale, a souligné, jeudi à Washington, le directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI), Kristalina Georgieva.
Déplorant un monde “fragmenté et empreint de méfiance, où la sécurité nationale est devenue la principale préoccupation de nombreux pays”, Mme Georgieva, qui intervenait en amont des Assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, a appelé les Etats membres à travailler ensemble “en ces temps troublés”.
“Nous ne devons pas laisser cette réalité devenir une excuse pour ne rien faire pour empêcher une nouvelle fracture de l’économie mondiale”, a dit la cheffe du FMI, lançant un appel à “travailler ensemble, de manière éclairée, pour améliorer nos perspectives collectives”.
Les tensions qui ébranlent plusieurs parties du monde ne sont pas une fatalité, a soutenu Mme Georgieva, soulignant ‘impératif de “faire baisser la température géopolitique et s’attaquer aux tâches qui ne peuvent être accomplies qu’ensemble”.
Revenant sur la conjoncture économique mondiale, la DG de l’institution financière s’est réjouie du ralentissement de l’inflation à la faveur de l’effet conjugué d’une politique monétaire résolue, d’un assouplissement des contraintes de la chaîne d’approvisionnement et d’une modération des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
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Cependant, a averti Mme Georgieva, en raison des conflits dans certaines régions du monde, la croissance à moyen terme risque d’être “morose, insuffisante pour éradiquer la pauvreté dans le monde, ni pour créer le nombre d’emplois dont nous avons besoin”.
Pour surmonter ces difficultés, la DG du FMI a recommandé que les gouvernements œuvrent à réduire la dette et à reconstituer les réserves nécessaires pour faire face au prochain choc, “qui ne tardera pas à se produire, et peut-être plus tôt que prévu”.
Les budgets, a-t-elle prôné, doivent être consolidés de manière “crédible mais progressive”, notant que si les réformes budgétaires “ne sont pas faciles”, elles demeurent “nécessaires et peuvent améliorer l’inclusion et les opportunités”.
Abondant dans le sens des réformes, Mme Georgieva a recommandé trois niveaux: faire en sorte que les marchés du travail soient au service des citoyens; mobiliser les capitaux qui sont, certes, abondants à l’échelle mondiale, mais souvent mal placés ou mal investis; et augmenter la productivité, à travers l’amélioration de la gouvernance, la réduction des formalités administratives et l’exploitation de l’intelligence artificielle.
Les Assemblées annuelles du FMI et de la BM, qui réunissent des délégations de par le monde dans la capitale fédérale américaine du 21 au 26 octobre courant, se tiennent dans une conjoncture jalonnée de défis et d’incertitudes.
Elles seront l’occasion pour les deux institutions financières internationales de débattre de ces enjeux et mettre en avant leurs mécanismes de soutien en vue d’une économie mondiale plus résiliente.