Dépassement de soi et IA comment les femmes façonnent la transformation digitale

Industrie du Maroc Magazine a organisé, le 12 mars dernier, à Casablanca, une nouvelle édition des Matinées des Industrielles. Parmi les moments forts de cette rencontre, le panel 3, consacré au dépassement de soi et à la transformation à l’ère de l’IA et du digital, a réuni cinq figures inspirantes du monde de l’innovation et de l’entrepreneuriat : Myriem EL BOUKHARI, Directrice de la Transformation Digitale et de l’Innovation chez Bugshan Automotive, Hind ZEMMAMA, entrepreneure et alpiniste, Pauline JEANNEROT, co-fondatrice de Flowr Agency, Ilhame BALAYL, psychologue, coach, conférencière et fondatrice du 1er Congrès International de la Confiance en soi, et Nihal DJEBLI, Managing Director et Board Member chez AI Crafters.

À travers leurs parcours et leurs expertises, elles ont exploré les défis du leadership féminin dans la transformation numérique, le rôle de l’IA comme catalyseur de changement, et la manière dont l’humain peut s’adapter à ces évolutions tout en préservant son essence.

Le mindset : clé du dépassement de soi

D’entrée de jeu, Ilhame BALAYL a insisté sur l’importance du travail sur soi pour lever les freins à l’ambition : « Le manque de confiance en soi et d’estime de soi est un enjeu crucial lorsqu’on veut se dépasser, lorsqu’on veut réussir ». Selon elle, il est essentiel de développer un état d’esprit de croissance, où chaque difficulté devient une opportunité d’apprentissage. « Lorsqu’on arrive à comprendre comment on fonctionne, automatiquement, on va développer un sentiment de réussite et d’accomplissement qui va nous amener à nous dépasser », a-t-elle ajouté.

Un point que Hind ZEMMAMA illustre parfaitement à travers son parcours. Issue d’une entreprise familiale spécialisée dans la confiserie et la chocolaterie, elle a su conjuguer cette responsabilité avec une passion inattendue, l’alpinisme. « Quand je regardais une émission sur l’alpinisme, je me suis posé la question : pourquoi pas ? Ça sera peut-être une promenade. Et c’était le début de ce commencement d’alpinisme », a-t-elle confié. À travers cette discipline exigeante, elle a appris l’art de la résilience et du leadership, valeurs essentielles aussi bien en affaires que dans l’ascension des plus hauts sommets du monde.

L’IA et le digital : des moteurs de transformation

La transformation digitale a été au cœur des discussions, notamment avec l’intervention de Pauline JEANNEROT. Elle a témoigné de l’impact du numérique sur son activité : « Le digital et l’IA ont été pour moi et pour l’agence des moteurs de transformation et de progrès ». Grâce aux outils technologiques, elle a pu concevoir un modèle d’agence entièrement décentralisé, favorisant le recrutement sur la base des compétences et non de la localisation géographique.

Dans le secteur automobile, Myriem EL BOUKHARI a souligné comment l’IA révolutionne les usages, notamment en accélérant les processus décisionnels : « L’IA permet de gagner du temps, d’améliorer la performance et surtout d’être un outil d’aide à la décision ». Toutefois, elle met en garde contre les risques liés à la protection des données et insiste sur la nécessité de développer des solutions internes, plutôt que de s’appuyer sur des outils grand public dont la confidentialité n’est pas toujours garantie.

Nihal DJEBLI, de son côté, a rappelé l’importance de l’adoption rapide des innovations : « Grâce à l’IA, on peut gagner entre 57 minutes et 3 heures de travail par jour », a-t-elle expliqué, soulignant le potentiel de ces technologies pour améliorer l’efficacité. Mais au-delà des gains de productivité, elle met l’accent sur l’apprentissage continu et la nécessité d’adopter un growth mindset : « Il faut apprendre à désapprendre, car ce que nous savions hier est peut-être déjà obsolète ».

Trouver l’équilibre entre technologie et humanité

Si l’intelligence artificielle ouvre de nombreuses perspectives, elle soulève aussi la question de l’équilibre entre technologie et humanité. « L’avenir, c’est un équilibre entre la technologie et l’humain. C’est à nous de décider si l’IA sera un moteur de progrès ou un facteur de déshumanisation », a affirmé Pauline JEANNEROT.

Pour Ilhame BALAYL, il est essentiel de cultiver son adaptabilité et d’oser sortir de sa zone de confort : « Se former, développer cette flexibilité mentale, s’adapter. Et surtout, demander du soutien, car la digitalisation permet un dépassement de soi au niveau du collectif ».

Enfin, Hind ZEMMAMA a conclu sur un message puissant : « Oser, oser aujourd’hui, demain il sera trop tard ». Un appel à l’action qui résume parfaitement l’esprit de ce panel, où chaque intervention a illustré, à sa manière, la force de la résilience et la capacité des femmes à façonner l’avenir du digital.

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