Aujourd’hui, le Maroc fait du dessalement une priorité stratégique, accélérant ainsi la construction de plusieurs grandes stations de dessalement. L’objectif n’est pas seulement la consommation des ménages, mais également de garantir un approvisionnement en eau durable optimal pour l’agriculture et l’industrie.
Dans un contexte où les ressources hydriques conventionnelles subissent une énorme pression, et ce dans toutes les régions du Royaume, le Maroc a instauré une stratégie afin de lutter contre la sécheresse dont il souffre, depuis déjà six ans, en raison d’un grand déficit pluviométrique.
Il s’agit notamment du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui a été lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2020. Le coût global de ce programme est estimé à 143 milliards de dirhams.
Ainsi, le Royaume prévoit produire 718 millions de mètres cubes (m³) d’eau dessalée par an à travers six stations, actuellement en cours de construction ou d’extension.
La plus grande station de dessalement est celle de Casablanca, dont son Altesse Royale, le Prince Héritier Moulay El Hassan a lancé, en juin 2024, la construction. Prévue pour la fin de 2026, cette station de dessalement sera la plus grande en Afrique, elle aura une capacité de production de 300 millions de mètres cubes pour une population de 7,5 millions d’habitants. La population concernée est celle du Grand Casablanca et région, à savoir les villes de Berrechid, Settat et Bir Jdid ainsi que les régions avoisinantes. Ladite région contient la plus grande densité de population au Maroc et a, donc, une demande de plus en plus croissante en eau.
La future station, unique en son genre en Afrique, s’étalera sur un terrain de 50 ha et nécessitera un investissement de 6,5 milliards de dirhams. Celui-ci se fera grâce à un partenariat public-privé.
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Une autre installation devra voir le jour d’ici fin 2024, il s’agit de la station de dessalement d’Amgriou. Avec une production annuelle de 200.000 m³, cette station contribuera exclusivement à l’approvisionnement en eau potable de sa région. La station de Sidi Ifni, avec une capacité annuelle de 3,2 millions de m³, suivra rapidement. Elle sera également dédiée à l’eau potable et devrait être opérationnelle dans les mois à venir.
La ville de Dakhla connaîtra également une station de dessalement, d’une capacité de 37 millions de m³ par an, la priorité sera donnée à l’agriculture, avec 30 millions de m³ réservés à l’irrigation, tandis que 7 millions de m³ serviront à l’approvisionnement en eau potable. Les travaux devraient s’achever en 2025.
Pour rappel, le Maroc exploite actuellement 15 stations de dessalement d’eau de mer, avec une capacité de production annuelle de 192 millions de m³. De cette production, 85,2 millions de m³ sont spécifiquement alloués à l’approvisionnement en eau potable pour des villes clés comme Laâyoune, Agadir et Al Hoceïma, contribuant ainsi à la sécurisation des ressources en eau dans ces régions.
Manal Boukhal