ONU-Developpement-durable-ODD

Les Nations Unies ont souligné la nécessité de mobiliser des investissements massifs pour sauver les objectifs de développement durable (ODD).

“Seules une augmentation massive des financements et une réforme de l’architecture financière internationale peuvent sauver les ODD”, lit-on dans un rapport présenté lors d’une conférence de presse tenue mardi à New York.

Le rapport sur le financement du développement durable 2024 affirme que les défis de financement sont au cœur de la crise mondiale du développement durable, alors que le fardeau de la dette et les coûts d’emprunt exorbitants empêchent les pays en développement de répondre à la confluence des crises auxquelles ils sont confrontés.

Le document indique que des mesures urgentes sont nécessaires pour mobiliser des financements à grande échelle afin de combler le déficit de financement du développement, désormais estimé à 4.200 milliards de dollars par an, contre 2.500 milliards de dollars avant la pandémie de Covid-19.

Parallèlement, les tensions géopolitiques croissantes, les catastrophes climatiques et la crise mondiale du coût de la vie ont frappé des milliards de personnes, freinant les progrès en matière de soins de santé, d’éducation et d’autres objectifs de développement, relèvent les auteurs du rapport.

“Ce rapport est une nouvelle preuve du chemin qu’il nous reste encore à parcourir et de la rapidité avec laquelle nous devons agir pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030”, a déclaré la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, lors de la présentation du rapport.

“Nous sommes vraiment à la croisée des chemins et le temps presse. Les dirigeants doivent aller au-delà de la simple rhétorique et tenir leurs promesses. Sans un financement adéquat, les objectifs de 2030 ne pourront être atteints”, a-t-elle insisté.

Alors qu’il ne reste que six ans pour atteindre les ODD, les acquis durement acquis en matière de développement sont en train d’être annulés, en particulier dans les pays les plus pauvres, selon le rapport.

Si la tendance actuelle se poursuit, l’ONU estime que près de 600 millions de personnes continueront de vivre dans l’extrême pauvreté en 2030 et au-delà, dont plus de la moitié sont des femmes.

“Nous traversons une crise de développement durable, à laquelle les inégalités, l’inflation, la dette, les conflits et les catastrophes climatiques ont tous contribué”, a affirmé, de son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires économiques et sociales, Li Junhua, mettant l’accent sur la nécessité de mobiliser des ressources pour résoudre ce problème.

“L’argent est là. Des milliards de dollars sont perdus chaque année à cause de l’évasion et de la fraude fiscales, et les subventions aux combustibles fossiles se chiffrent en milliers de milliards. À l’échelle mondiale, l’argent ne manque pas; il s’agit plutôt d’un manque de volonté et d’engagement”, a-t-il estimé.

Le rapport a été réalisé par un groupe de travail inter-institutions sur le financement du développement, qui comprend plus de 60 agences des Nations Unies et organisations internationales.

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