Droits de douanes américains : L'escalade sino-américaine fait vaciller les marchés mondiaux

Les marchés financiers ont brutalement chuté ce mercredi 9 avril, secoués par l’entrée en vigueur d’une nouvelle vague de droits de douane américains visant une soixantaine de pays, avec un accent particulier sur la Chine. Cette dernière, frappée par une surtaxe totale dépassant les 100 %, a promis une riposte “ferme et vigoureuse”.

Ce nouveau tour de vis commercial a ravivé les tensions entre les deux principales puissances économiques mondiales, provoquant l’inquiétude de plusieurs banques centrales, de l’Inde à l’Angleterre, en passant par la Nouvelle-Zélande. L’Italie, elle, a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2025, la divisant par deux à 0,6 %.

Parmi les pays touchés par les surtaxes décrétées par Donald Trump, la Chine est la plus sévèrement visée. Les droits de douane sur ses produits exportés vers les États-Unis passent de 84 % à 104 %, après une hausse initiale de 20 % appliquée dès janvier. En réponse, Pékin a relevé de 34 points ses propres taxes sur les importations américaines, à compter de ce jeudi.

Dans une déclaration ferme, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé ces mesures américaines et réaffirmé la volonté de la Chine de défendre ses intérêts, évoquant “le droit inaliénable au développement” du peuple chinois.

La Russie, bien que récemment plus conciliante avec Washington sur le dossier ukrainien, a vivement critiqué la stratégie américaine, l’accusant de s’affranchir du droit commercial international.

Ce climat de tension commerciale a fortement secoué les marchés boursiers. En Asie, l’indice Nikkei a plongé de 3,93 %, et le dollar s’est affaibli face au yen. Les places de Taipei (-5,8 %) et Séoul (-1,73 %) ont également dévissé. En Europe, les indices majeurs (CAC40, DAX, FTSE) accusaient des baisses avoisinant les 3 % à la mi-journée. Le baril de pétrole, quant à lui, est tombé sous les 60 dollars, son plus bas niveau depuis février 2021.

Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, a résumé l’état d’esprit des investisseurs : “Toute illusion de répit vient d’être anéantie”, plongeant les marchés dans une nouvelle vague de panique.

En réaction, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a abaissé son taux directeur à 3,5 %, suivie par l’Inde (6 %). La Banque d’Angleterre, de son côté, a mis en garde contre une fragmentation croissante du commerce mondial, qui pourrait nuire à la stabilité financière.

Donald Trump, fidèle à sa stratégie de relocalisation industrielle, a promis des “accords sur mesure” avec les alliés asiatiques, notamment le Japon et la Corée du Sud. Lors d’un dîner mardi, il a affirmé que de nombreux pays “faisaient tout” pour négocier avec Washington.

Le président américain a également annoncé l’imposition prochaine d’une surtaxe sur les produits pharmaceutiques, provoquant une chute des valeurs du secteur, comme Novo Nordisk (-5,03 %) et Sanofi (-5,66 %).

L’Union européenne, quant à elle, prépare sa réponse, attendue en début de semaine prochaine. Elle envisage des droits de douane de 25 % sur certaines importations américaines, mais prévoit d’épargner le bourbon afin d’éviter des représailles sur les vins et spiritueux européens. Le président français Emmanuel Macron a exprimé l’espoir que cette pression amène Washington à revoir sa position.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, perçue comme proche de Trump, a annoncé une visite à Washington prévue pour le 17 avril.

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