Dans une conjoncture internationale suffisamment précaire, l’économie marocaine renoue avec la croissance en 2023. C’est le bilan que l’on tire des 24 pages du « Budget Exploratoire 2024 » élaboré par le Haut-Commissariat au Plan.
« La croissance économique nationale devrait afficher une reprise de 3,3% en 2023 », indique les analystes du HCP. En effet dans le « Budget exploratoire 2024 », dépeignant la situation économique de l’année en cours et les perspectives de celle à venir, les experts tablent sur une reprise. Et ce malgré un contexte international encore délétère.
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Pour ce qui est de la conjoncture, le HCP note une décélération des coûts des matières premières énergétiques. À commencer par le pétrole. Selon les experts de l’institution, la demande mondiale vis-à-vis de l’or noir devrait baisser. Par conséquent, « Le cours de ce dernier devrait ainsi établir en moyenne à 80$/baril cette année, soit une baisse de 20% par rapport à la moyenne de 2022 ». Idem pour le charbon et le gaz naturel. Leur prix « devrait fortement baisser de plus de la moitié en 2023 et décliner davantage en 2024 ». Dans ce contexte, l’inflation devrait décélérer en 2023. Par contre, elle se situera tout de même au-dessus de son niveau prépandémique et des niveaux cibles des banques centrales au-delà de 2024, précise le rapport.
Perspectives internationales en berne
S’appuyant sur les données croisées d’institutions financières de renom (Banque mondiale et Banque de France) le HCP anticipe (globalement) un ralentissement de la croissance économique mondiale les deux années à venir. Elle « devrait ralentir en 2023 à 2,7%, après 3,3% en 2022 pour se redresser lentement et avoisiner 2,9% en 2024 », mentionne le document. Comme raison de cette décélération, le durcissement des politiques monétaires occasionnant le repli des investissements, le risque financier, et bien entendu le conflit en Ukraine qui demeure une menace pesante.
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Ainsi, la croissance devrait chuter dans les pays avancés. Passant de 2,6% en 2022 à 0,7% en 2023, et devrait rester faible en 2024. La zone euro elle connaitrait un fort ralentissement passant de 3,5% en 2022 à 0,4% en 2023. À contrario les perspectives s’avèrent reluisantes pour les économies émergentes. Leur croissance devrait reprendre en 2023 pour atteindre 4% après 3,7% en 2022.
Au Maroc, croissance nonobstant…
Conséquence directe de cette conjecture internationale, la croissance du commerce mondial prend un plomb dans l’aile. Elle « devrait nettement ralentir à 1,7% en 2023contre 6% en 2022 avant de se redresser à 2,8% en 2024 », souligne la source. Pour le Maroc, cela se traduit concrètement par le faiblissement de la demande mondiale. « Dans ce contexte économique international contraignant, la demande mondiale adressée au Maroc devrait ralentir passant de 5,8% en 2020 à 2,4% en 2023 et à 2,7% en 2024 », lit-on.
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Nonobstant cet état des faits, l’activité économique nationale devrait se redynamiser en 2023 et poursuivre sur sa lancée en 2024, indique le HCP. En chiffre, l’organisme projette une croissance de 3,3% du PIB cette année, et 3,6% l’année suivante. Cette croissance serait principalement tirée, en 2O23, par le secteur primaire qui devrait enregistrer « une hausse de l’ordre de 6,6% après un fort recul de 12,7% en 2022. Le secteur tertiaire, quoiqu’en léger recul, ajoute à cette dynamique avec une croissance de 4,2% en 2023 après 5,4% en 2022, contribuant ainsi positivement à la croissance du PIB de 2,3 points. Pour sa part, « le secteur secondaire devrait dégager une valeur ajoutée en légère hausse de 0,3% en 2023 contre une baisse de 1,7% enregistrée en 2022 ».
En clair, le HCP augure de perspectives meilleures pour l’économie marocaine dans une conjoncture internationale encore soumise aux incertitudes. Des projections qui redonnent ainsi une lueur d’espoir sur les objectifs du Nouveau modèle de développement.
Gethème Yao
