« Et si l’artisan marocain devenait chef d’entreprise ? », c’était la question à l’ordre du jour du cinquième webinaire du cycle « Regards vers le futur » de l’Institut de la caisse de dépôt et de gestion (CDG), qui s’est tenu ce 14 septembre.

La crise sanitaire de Coronavirus qui a laissé à ce jour, 24% des 2,4 millions d’artisans que compte le pays, toujours en arrêt d’activité et avec une baisse de 64% de leurs revenus a interpellé le CGD, qui souhaite accompagner l’artisan Marocain dans l’entrepreneuriat et lui permettre de faire son intégration dans la dimension managériale.

Avec des intervenants tels, Aziza El Aouad, experte en développement humain et social, spécialiste de l’inclusion des jeunes ; Xavier Reille, directeur du bureau Maghreb de la Société financière internationale ; Tarik Sadik, directeur général de la Maison de l’Artisan et Youssef Ghalem, fondateur et directeur général de Miratti, ce webinaire a fait un point sur les perspectives qui s’offrent à l’artisanat marocain de demain, de prendre la mesure des évènements qu’il traverse et de rester attentif aux solutions et recommandations pour insuffler un rebond durable de l’activité artisanale au Maroc ainsi que de son insertion plus avant dans un cadre formel, en l’occurrence et principalement le monde de l’entreprise.

Au regard du grand potentiel de croissance, les intervenants ont, tour à tour, enrichi la définition institutionnelle de l’artisan en rappelant des traits qualitatifs propre aux activités d’artisanat par leur participation à la sauvegarde d’un héritage culturel et patrimonial, leur contribution au dynamisme territorial local et leur capacité à générer un apport économique important pour le pays, ouvrant ainsi la voie à une plus grande inclusion des populations.

La production artisanale n’est que la partie visible d’un écosystème beaucoup plus vaste et intégrateur qui regroupe, tout le long de sa chaine de valeur, des acteurs liés aux études de marché, R&D, normalisation, production, logistique, distribution et communication. Partant, le secteur démontre sa pleine puissance comme en témoigne son chiffre d’affaires de près de 78 milliards de dirhams dont seulement 800 millions de dirhams sont réalisés à l’international, c’est dire le potentiel inhérent à ce secteur appelé à transformer son image de marque en marque « Maroc ».

Les stratégies de transformation et de développement peuvent être qualifiées d’entrepreneuriales dans la mesure où elles impliquent un comportement engagé vers le changement en entreprise. Condition nécessaire mais pas suffisante : les artisans ne doivent pas seulement chercher à mieux gérer leur activité, ils doivent, également, s’interroger sur les choix stratégiques et la solidité de leur projet économique et commercial.

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