À quelques heures du début du mois sacré du Ramadan, qui débute demain ou dimanche selon l’observation de la lune, Ahmed Afilal El Alami Idrissi, président de l’Union Générale des Entreprises et des Professions, a dévoilé des informations exclusives sur les mesures prises pour stabiliser les prix de la viande rouge. Dans une déclaration détaillée, il a expliqué les efforts déployés pour réduire les marges bénéficiaires des bouchers et assurer une baisse significative des prix, tout en tenant compte des réalités économiques du secteur.
Ahmed Afilal El Alami Idrissi a souligné l’urgence d’une mobilisation générale pour réguler les prix de la viande à l’échelle nationale, surtout à la veille du Ramadan. « Nous avons demandé aux bouchers de réduire leur marge bénéficiaire, qui oscille généralement entre 10 et 15 dirhams par kilogramme, pour la ramener à 8 dirhams seulement », a-t-il déclaré. Cette proposition, bien accueillie par les professionnels, marque une étape importante dans les efforts visant à soulager les consommateurs pendant cette période cruciale.
Une situation critique :pénurie de bétail et pressions économiques
Le président de l’UGEP a rappelé que le Maroc traverse une crise majeure dans le secteur de la viande, exacerbée par une pénurie de bétail. Lors d’une réunion récente du Parti de l’Istiqlal, il a été révélé que le nombre de têtes de bétail avait chuté de 50 % par rapport à 2023. Cette situation critique a conduit à une réduction drastique du nombre de bêtes disponibles pour l’Aïd Al-Adha, avec une diminution prévue de 30 à 40 %. « Nous devons prendre des mesures rapides pour faire face à cette situation, surtout à l’approche du Ramadan », a insisté Afilal.
Les bouchers, un maillon essentiel mais fragile
Ahmed Afilal El Alami Idrissi a reconnu que certains bouchers peinent à survivre avec des marges aussi faibles. « Certains ne gagnent que deux ou trois dirhams par kilogramme », a-t-il admis. Cependant, il a insisté sur la nécessité de maintenir des prix accessibles pour les consommateurs, surtout pendant le Ramadan, une période où la demande en viande rouge augmente considérablement.
Les directives royales : un catalyseur pour la baisse des prix
Les efforts déployés pour stabiliser les prix s’inscrivent dans le cadre des directives royales visant à alléger le fardeau financier des citoyens pendant le mois sacré. « Cette initiative était attendue depuis longtemps, surtout par ceux qui souffrent de la hausse des prix », a déclaré Afilal. Les mesures prises par le gouvernement, en collaboration avec les professionnels du secteur, visent à garantir une baisse significative des prix de la viande rouge pendant le Ramadan.
Les défis persistants : subventions et spéculation
Malgré les efforts déployés, certains commerçants continuent de profiter des subventions pour maintenir des prix élevés. « Ce comportement est dangereux et nécessite une intervention urgente », a averti Afilal. Il a également appelé à une plus grande coopération de la part des bouchers, qui jouent un rôle crucial dans la chaîne d’approvisionnement. « Les bouchers sont le maillon faible de cette chaîne, mais leur rôle est essentiel pour assurer la stabilité des prix », a-t-il ajouté.
Une lueur d’espoir pour les consommateurs marocains
Grâce aux efforts conjoints du gouvernement, des professionnels du secteur et des directives royales, les prix de la viande rouge devraient baisser pendant le Ramadan. « Nous espérons que ces mesures permettront de stabiliser les prix et de soulager les consommateurs », a conclu Ahmed Afilal El Alami Idrissi.
En attendant, les Marocains restent optimistes quant à une amélioration de la situation, espérant que les sacrifices consentis par tous les acteurs du secteur porteront leurs fruits pendant ce mois sacré.
Rachid Mahmoudi
