EXCLUSIF. Benbrahim El Andaloussi : "Avec Safran, Nouaceur s'installe sur la carte mondiale de l'aéronautique"

Dans une interview exclusive, Benbrahim El Andaloussi, président de Midparc, détaille l’impact du projet Safran, l’investissement de 3,4 milliards de dirhams, et explique comment la zone industrielle de Nouaceur se positionne comme un pôle aéronautique incontournable, alliant haute technologie, durabilité et formation des talents locaux.

le projet Safran représente un investissement de 3,4 milliards de dirhams. Selon vous, qu’est-ce que cela change concrètement pour la zone industrielle de Nouaceur ?

“Cet investissement est hautement stratégique. Il comprend un complexe industriel avec, d’un côté, l’assemblage du moteur LEAP, et de l’autre, un centre mondial de maintenance sur un terrain de près de 17 hectares. Ce projet permet au Maroc de franchir un cap qualitatif dans l’industrie aéronautique, car le moteur d’avion concentre 50 % de la technologie du secteur. Il représente le cœur technologique nécessaire pour atteindre la neutralité carbone dans le transport aérien d’ici 2050.”

En l’espace de 25 ans, le Maroc a attiré plus de 150 entreprises aéronautiques. Qu’est-ce que Safran apporte de plus ?

“Aujourd’hui, nous entrons dans la phase moteur d’avion. Avec Safran et Pratt & Whitney, le Maroc se positionne comme un hub compétitif et qualitatif à la porte de l’Europe. L’assemblage et la maintenance du moteur LEAP créent de la valeur locale et renforcent notre attractivité pour d’autres grands acteurs.”

Lire aussi|3,4 milliards de dirhams pour propulser l’industrie aéronautique marocaine vers une nouvelle ère

Comment Midparc se prépare-t-il à accueillir un projet d’une telle envergure ?

“Midparc est une plateforme aéronautique intégrée, développée avec MedZ, filiale de la CDG. Nous fournissons des infrastructures adaptées aux besoins des industriels et accompagnons les grandes entreprises dans la maîtrise d’ouvrage. Nous construisons également des unités pour les PME partenaires, louées sur des contrats de longue durée, afin de créer un écosystème complet, compétitif et durable.”

Ce projet devrait créer près de 900 emplois. Quelle place le capital humain local aura-t-il dans ce développement ?

“Le succès repose sur nos jeunes. Nous avons deux filières : la production aéronautique, où l’IMA assure une formation de qualité, et les services, notamment maintenance et réparation, pris en charge par l’ISMALA. Il est crucial de former localement pour répondre aux besoins nationaux et internationaux, en garantissant à la fois quantité et qualité des compétences.”

Pensez-vous que ce projet pourrait attirer d’autres grands acteurs mondiaux de l’aéronautique ?

“Absolument. L’usine d’assemblage du moteur LEAP va attirer les sous-traitants de Safran, qui auparavant produisaient uniquement en Europe ou aux États-Unis. Cela augmentera la valeur ajoutée locale et renforcera le Maroc comme hub stratégique pour le moteur d’avion.”

Quelle est votre vision pour Midparc dans les prochaines années ?

“Nous voulons développer une industrie aéronautique avancée, inclusive et durable, alignée avec la stratégie royale. Midparc continuera à attirer des entreprises de pointe, renforcer les compétences locales et contribuer à la prospérité et à la souveraineté industrielle du Maroc.”

Propos recueillis par Rachid Mahmoudi

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here