La France traverse une nouvelle secousse politique, avec la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu et l’ouverture d’un round de négociations à haut risque pour tenter de sortir de l’impasse. 

Le président Emmanuel Macron a donné 48 heures à Lecornu pour mener ce qu’on appelle déjà des « ultimes négociations » avec les partis du « socle commun », dans l’objectif de bâtir une plate-forme d’action capable de soutenir un nouveau gouvernement stable.  Toutefois, même en cas de succès de ces discussions, Lecornu a fait savoir qu’il ne sera pas reconduit à Matignon, une situation rare et troublante au cœur du système politique français.

Tensions et rivalités au sein de la majorité

La composition du gouvernement démissionnaire, marquée notamment par le retour controversé de Bruno Retailleau aux Armées, a alimenté des critiques virulentes parmi les cadres de la droite (LR). Certains dénoncent une « béquille au macronisme finissant » et un recentrage systématique du pouvoir à l’Élysée.  Du côté de l’aile la plus conservatrice, Eric Ciotti refuse d’appuyer tout nouveau gouvernement qui sortirait de la main de Macron.

Le spectre de la dissolution

Face à cette configuration incertaine, les scénarios évoqués sont lourds de conséquences : dissolution de l’Assemblée nationale, démission présidentielle, voire cohabitation avec une majorité de gauche ou écologiste. Le parti Ecologiste propose déjà une cohabitation avec la gauche, tandis que LFI appelle à une motion de destitution contre Macron.

Un sondage Ifop pour LCI révèle que 66 % des Français souhaitent une dissolution de l’Assemblée, tandis que 53 % appellent également à la démission du président.  Dans ce climat d’incertitude, les partis politiques comme les citoyens scrutent les heures à venir, redoutant une instabilité prolongée pour les institutions françaises.

Quelle issue possible ?

D’ici mercredi soir, Lecornu doit dire à Macron si un compromis crédible est envisageable. Si tel n’est pas le cas, la présidence pourrait être poussée vers des choix extrêmes : la démission du chef de l’État ou la convocation d’élections anticipées.

L’enjeu dépasse la simple recomposition ministérielle : c’est une crise de régime qui se joue, avec à la clé la question de la légitimité politique dans une France fatiguée par les conflits politiques permanents.

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