Lors de la deuxième réunion du groupe de travail sur l’emploi du G20, qui s’est tenue mardi à Umhlanga, près de Pretoria, les participants ont lancé un appel urgent aux pays les plus développés pour qu’ils abordent les inégalités croissantes sur le marché du travail, l’érosion des revenus du travail et les disparités entre les sexes.
Les experts présents ont souligné que l’« érosion croissante de la part du travail dans le revenu national » représente une menace majeure pour la stabilité économique et sociale mondiale. Selon eux, cette dynamique creuse les disparités de richesse, fragilise le tissu social et réduit les possibilités de mobilité sociale. « Un tel phénomène constitue un frein à la résilience économique et à l’inclusion sociale », ont-ils déclaré.
Ils ont également insisté sur la nécessité de redéfinir les critères du progrès économique. Plutôt que de mesurer uniquement la croissance à travers le PIB et les indicateurs commerciaux, ils ont préconisé une évaluation qui prenne en compte la capacité des sociétés à améliorer les conditions de vie des communautés vulnérables. Cela inclut la création de « travail décent », des salaires équitables et des opportunités inclusives.
Combler les écarts entre les sexes et promouvoir un travail décent
Les participants ont mis l’accent sur l’importance de combler les écarts entre les sexes en matière d’emploi et de rémunération. Cette action est perçue non seulement comme une obligation morale, mais aussi comme un levier d’innovation et de prospérité économique. « Nous nous trouvons à un tournant critique où les disparités croissantes menacent les valeurs fondamentales de nos sociétés », ont-ils averti.
Ils ont rappelé que des millions de travailleurs à travers le monde se retrouvent piégés dans des emplois précaires, avec des salaires stagnants et des perspectives de mobilité sociale limitées. Cette situation, ont-ils ajouté, est exacerbée par des résistances à mettre en œuvre des politiques de réduction de la pauvreté et d’amélioration des conditions de travail, au profit de certains intérêts économiques à court terme.
Un appel à un engagement collectif pour une véritable justice sociale
Les discussions ont mis en lumière la nécessité d’un engagement collectif de la part des États membres du G20 pour soutenir les plus vulnérables. Les participants ont souligné que la véritable réussite de l’expansion économique résidera dans sa capacité à générer des emplois de qualité, avec des salaires décents, qui permettent d’assurer la stabilité financière, la dignité et l’épanouissement des travailleurs.
Enfin, le groupe a exprimé son rejet des systèmes économiques qui privilégient les profits au détriment des droits et de la dignité des individus. Selon eux, une approche transactionnelle qui sacrifie l’équité et la justice sociale compromet l’éthique et la durabilité à long terme des sociétés.