Guerre commerciale L’UE et la Corée du Sud en quête d’un accord avec Washington
Maros Sefcovic, commissaire européen au Commerce, appelle à tout faire pour éviter la taxe de 30 % sur les importations européennes.

Face à la montée des tensions commerciales, l’Union européenne et la Corée du Sud cherchent à gagner du temps. Washington a annoncé son intention d’appliquer à partir du 1er août une taxe de 30 % sur la plupart des importations en provenance de l’UE et du Mexique, en étendant ses menaces à d’autres partenaires asiatiques comme le Japon ou la Corée du Sud. Lundi, Bruxelles et Séoul ont confirmé qu’ils travaillaient en urgence à des accords de principe avec les États-Unis pour atténuer les effets d’une telle mesure.

Réunis à Bruxelles, les ministres du Commerce de l’Union européenne ont réaffirmé leur préférence pour une sortie négociée. « Nous devons faire, et je ferai certainement, tout ce que je peux pour éviter ce scénario extrêmement négatif », a déclaré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, en évoquant la perspective d’un tarif de 30 %. Selon lui, une telle mesure « anéantirait pratiquement le commerce » entre les deux blocs, aujourd’hui partenaires économiques majeurs.

En Allemagne, la première économie européenne, l’inquiétude grandit. Le chancelier Friedrich Merz a averti que cette nouvelle offensive tarifaire « frapperait l’industrie d’exportation allemande en plein cœur ». Et le président de la Chambre de commerce et d’industrie allemande, Volker Treier, appelle à « des négociations ardues » pour éviter une rupture des échanges transatlantiques.

Pour l’heure, l’UE n’a pas répliqué. Elle mise encore sur la diplomatie et retarde toute contre-mesure, dans l’espoir d’un terrain d’entente avec Washington.

Séoul cherche aussi un compromis

À Séoul, le ton est similaire. La Corée du Sud, également ciblée par la menace américaine, tente d’arracher un accord de principe avant l’échéance du 1er août. Le gouvernement sud-coréen multiplie les contacts pour préserver ses exportations vers les États-Unis, tout en évitant une confrontation directe avec l’administration Trump.

Côté américain, le discours reste inflexible. Kevin Hassett, conseiller économique de la Maison Blanche, a estimé que les propositions actuelles des partenaires commerciaux « n’ont pas encore convaincu le président ». Interrogé dimanche sur la chaîne ABC, il a précisé que « les tarifs douaniers sont réels » et que Donald Trump « attend des offres améliorées ».

Une stratégie incertaine

Si les menaces tarifaires ont de quoi inquiéter les capitales européennes et asiatiques, les marchés financiers, eux, gardent leur calme. Après plusieurs années de bras de fer commercial sous Trump, les investisseurs semblent avoir intégré le style imprévisible de l’ancien président, misant sur d’éventuels reculs de dernière minute.

Cette stratégie, souvent qualifiée de levier tactique, a jusqu’ici été ponctuée de compromis négociés sous pression.

Mais la date du 1er août, cette fois, semble plus ferme. Et si aucun accord n’est trouvé d’ici là, les conséquences sur le commerce mondial pourraient être lourdes, notamment pour les économies les plus dépendantes des exportations vers les États-Unis.

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