Lors de la 5ᵉ édition de la Science Week, organisée sur le campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique à Benguerir, Hicham El Habti, Président de l’UM6P, a pris la parole pour ouvrir une semaine dédiée à la science, à l’innovation et à l’avenir. Placée sous le thème « Shaping the Future » , cette édition réunit des scientifiques, des décideurs, des entrepreneurs et des étudiants autour des défis mondiaux et des solutions innovantes.
Dans son discours inaugural, El Habti a souligné l’importance de la science comme moteur de progrès et de développement durable. « La science n’est pas un concept abstrait confiné aux laboratoires. C’est une force vive qui alimente la découverte, stimule les avancées technologiques et relève les défis les plus pressants de notre époque », a-t-il déclaré.
Les défis de notre temps
El Habti a rappelé quelques chiffres clés pour illustrer l’urgence d’agir :
- D’ici 2050, la production alimentaire mondiale devra augmenter de 60 % pour nourrir 10 milliards de personnes.
- Les niveaux de CO₂ dans l’atmosphère ont atteint 427 parties par million, dépassant de 50 % les niveaux préindustriels.
- 90 % des données mondiales ont été générées au cours des deux dernières années.
Face à ces enjeux, la science devient une nécessité absolue. « Le rythme du changement nous oblige à tout repenser : notre gestion des ressources, notre utilisation de la technologie et notre façon de structurer les industries », a-t-il insisté.
UM6P : un hub scientifique pour l’Afrique et au-delà
L’UM6P se positionne comme un acteur clé de l’innovation technologique et de la recherche appliquée. Avec plus de 7 200 étudiants, dont 1 000 doctorants, et des infrastructures de pointe, l’université forme la prochaine génération de scientifiques et d’innovateurs africains.
El Habti a détaillé les trois piliers de l’approche scientifique de l’UM6P :
- La recherche interdisciplinaire : pour créer des solutions holistiques aux problèmes globaux.
- L’expérimentation et l’innovation : transformer le campus en un laboratoire à ciel ouvert.
- Le renforcement des capacités : doter les jeunes talents d’une vision entrepreneuriale et d’une expertise de pointe.
« L’Afrique ne doit pas se contenter de participer au progrès scientifique mondial, elle doit le conduire », a-t-il affirmé. Selon lui, les défis uniques du continent – sécurité alimentaire, résilience climatique, accès à l’énergie – exigent des solutions locales, portées par des talents africains.
IA, durabilité et avenir
El Habti a également abordé l’impact des technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle (IA). « L’IA transforme tous les aspects de notre vie. Des outils comme DeepSeek AI, plus efficaces en ressources, redéfinissent l’innovation et la création de valeur », a-t-il expliqué.
Il a également évoqué le rôle stratégique du Maroc dans la gestion des ressources naturelles, comme le phosphore, essentiel pour l’agriculture mondiale. « En associant ressources naturelles et efficacité pilotée par l’IA, nous pouvons relever des défis majeurs comme la sécurité alimentaire », a-t-il souligné.
Cependant, El Habti a appelé à une réflexion éthique sur ces avancées. « Comment garantir que le progrès technologique profite à tous ? Comment concilier innovation et durabilité ? », a-t-il interrogé.
Un appel à l’action
S’adressant aux étudiants, chercheurs et professeurs présents, El Habti les a encouragés à être des acteurs clés de cette semaine. « Vous n’êtes pas simplement des participants, vous êtes des contributeurs. Votre curiosité et votre créativité façonneront l’avenir », a-t-il déclaré.
Il a également rendu hommage au Comité Scientifique, dirigé par Fouad Laroui, ainsi qu’aux équipes de recherche et d’organisation pour leur travail acharné.
Rachid Mahmoudi