Le Maroc se positionne comme un acteur clé dans la course à l’hydrogène vert, avec un objectif ambitieux : produire 4 % de l’hydrogène vert mondial d’ici 2030. Cette ambition s’appuie sur un potentiel exceptionnel en énergies renouvelables et des partenariats stratégiques internationaux, notamment avec l’Allemagne et l’Union européenne.

Avec ses vastes ressources solaires et éoliennes, le Maroc est l’un des rares pays au monde capable de produire de l’hydrogène vert à grande échelle. Le complexe solaire Noor Ouarzazate, l’un des plus grands au monde, et les parcs éoliens de Tarfaya et Laâyoune sont déjà des piliers de cette stratégie.

Le Royaume a signé un partenariat stratégique avec l’Allemagne pour développer cette filière. L’Allemagne, qui vise la neutralité carbone d’ici 2045, compte importer massivement de l’hydrogène vert depuis le Maroc. Des investissements massifs sont prévus pour construire des infrastructures de production et d’exportation, notamment des pipelines et des ports dédiés.

L’OCP et MASEN en première ligne

L’Office Chérifien des Phosphates, leader mondial dans la production de phosphates, s’est engagé à décarboner ses activités en utilisant de l’hydrogène vert pour produire de l’ammoniac, un composant clé des engrais. Ce projet pourrait réduire l’empreinte carbone de l’industrie marocaine tout en créant des milliers d’emplois.

De son côté, MASEN (Agence Marocaine pour l’Énergie Durable) travaille sur des projets pilotes pour produire de l’hydrogène vert à partir de l’énergie solaire et éolienne. Le Green Energy Park de Benguérir, géré par l’IRESEN, est déjà un centre d’innovation dédié à cette technologie.

Stratégie nationale de l’hydrogène vert : Une vision intégrée

Selon la Stratégie nationale de l’hydrogène vert, le Maroc vise à créer une filière économique et industrielle autour des molécules vertes, notamment l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers :

  1. Exportation de produits verts :
    • Exportation d’hydrogène vert et de ses dérivés (ammoniac, méthanol).
    • Développement de combustibles liquides synthétiques pour l’exportation.
  2. Utilisation locale :
    • Intégration de l’hydrogène vert dans l’industrie, la production de chaleur, le secteur résidentiel et la mobilité urbaine.
    • Réduction de l’empreinte carbone des industries locales, notamment l’OCP.
  3. Recherche et innovation :
    • Renforcement de la coordination entre universités, centres de recherche et industries.
    • Transfert de compétences et coopération internationale en R&D.
  4. Infrastructures et financement :
    • Déploiement d’infrastructures de production, de stockage et d’exportation.
    • Mise en place de partenariats public-privé (PPP) et recherche de financements internationaux.

Malgré son potentiel, le Maroc doit relever plusieurs défis pour concrétiser ses ambitions. Les coûts de production et de stockage de l’hydrogène vert restent élevés, et des infrastructures adaptées doivent être développées. Cependant, les retombées économiques pourraient être colossales : des milliards de dollars d’exportations et un renforcement de la balance commerciale.

Le Maroc ne se contente pas de produire de l’hydrogène vert pour ses besoins locaux. Il vise à devenir un exportateur majeur vers l’Europe et l’Afrique. Des projets de méga-usines sont en cours d’étude dans les régions de Dakhla et Laâyoune, qui pourraient transformer ces zones en hubs énergétiques.

Avec des partenariats internationaux solides et une vision claire, le Maroc est en passe de devenir un leader mondial dans l’hydrogène vert. Une révolution énergétique qui pourrait bien redéfinir l’avenir du continent africain.

Rachid Mahmoudi 

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