Dans le cadre de son événement phare « Les matinées de l’Industrie », Industrie du Maroc Magazine a présenté, jeudi 15 novembre, les résultats d’une étude portant sur l’importance du concept d’industrie 4.0 pour les entreprises marocaines.

Menée par Industrie du Maroc Magazine, cette enquête a été présentée par Hicham Rahioui Idrissi, président fondateur d’Indstricom Group le jour de l’événement “Les matinées de l’Industrie”, autour de l’industrie 4.0. Ainsi, cette enquête a porté sur une batterie de questions adressées à un panel de plus de 100 entreprises marocaines et ce pour recueillir leurs perceptions et usage vis-à-vis de l’industrie 4.0. À travers cette enquête, Industrie du Maroc voulait connaitre la proportion des entreprises qui utilisent les technologies de l’information et de la communication dans leur gestion et processus de production.

Dans un premier temps, l’étude a révélé que 92% des entreprises interrogées s’intéressent à l’industrie du futur. Ce qui démontre une réelle prise de conscience vis-à-vis de l’industrie 4.0 et qu’il y a des opportunités de développement auprès des entreprises dans le domaine des nouvelles technologies.

En deuxième lieu, les entreprises ont été questionnées sur leur stratégie de développement à travers la mise en place d’un ou plusieurs axes de développement. La vision généraliste qui se dégage est moyen-termiste avec un horizon de réalisation prévu de 5 années. Leurs réponses ont révélé que 27% souhaitent que leur développement passe par une plus grande gestion des données. Ensuite, un pourcentage de 26% veut miser sur plus de flexibilité et de réactivité de l’entreprise pour lui assurer la pérennité. L’autre axe de développement avancé par les entreprises est de faire évoluer leurs techniques de productions à travers le recours aux nouvelles technologies.

Quand d’autres encore pensent que le développement de leur organisation passera par l’évolution de la relation client. Sur les dernières marches du podium, nous retrouvons seulement 8% des entreprises qui pensent que la capitalisation des connaissances et du savoir-faire est un gage de croissance pour leur structure. Et enfin, une infime partie des entreprises questionnées (1%), ont choisi comme axe de développement l’adaptation du droit des brevets aux pratiques de l’industrie 4 .0. Ce qui laisse penser que les entreprises qui non seulement utilisent les nouvelles technologies mais qui en créent aussi, restent très rares au Maroc.

Troisièmement, pour atteindre les objectifs fixés dans leur stratégie de développement, les entreprises ont évoqué un certain nombre de points à réaliser dans le cadre d’une feuille de route « industrie du futur ». Ainsi, nous remarquons que la majorité, 52% des entreprises, donne la priorité à la gestion des données, qui est un très grand enjeu de la transformation digitale. Ensuite, 18% abordent l’importance d’une meilleure organisation de travail, quand 19% font l’apologie du partage de l’information entre collaborateurs et ce à travers une meilleure communication.

La quatrième grande question posée aux entreprises concernait les vecteurs pouvant faciliter leur transition technologique, et 34% des entreprises accordent de l’intérêt à l’acquisition des nouvelles technologies et au développement de leur savoir-faire technologique. Ce qui prouve que les entreprises sont prêtes à investir dans de nouvelles méthodes de travail. Puis, 22% pensent que l’innovation doit se faire en coopération avec leurs clients dans l’objectif d’une mise à niveau commune vers l’atteinte de leurs objectifs. Alors que 18% des entreprises accordent de l’importance à une plus grande collaboration inter-entreprises mais aussi avec les universités, écosystèmes, clusters… Il est donc question d’une mise à niveau des entreprises en vue de l’utilisation systématique des technologies numériques, des méthodes et des usages du web, en interne mais aussi en externe. La recherche et développement en interne a aussi été abordée en tant que point permettant la transition vers cette nouvelle donne numérique pour 15% des entreprises.

Enfin, concernant les difficultés et barrières qui peuvent entraver le passage des entreprises vers une industrie 4.0, celles-ci sont d’accords à dire que le manque d’expertise constitue le frein le plus important. Ensuite, 25% parlent de difficultés au niveau interne et 24% de barrières d’ordre culturel. Ce qui revient à dire que l’adoption d’une vision digitalisée se confronte à une résistance et à une difficulté d’acceptation du changement et donc la mise en œuvre d’une stratégie digitale au sein de l’entreprise doit être accompagné par une digitalisation de la culture d’entreprise. C’est pour cela que ce processus doit être porté par la direction qui doit identifier les leaders qui pourront porter en interne un tel projet.

Au final, ce qu’il faut retenir de cette enquête, c’est que :

• Les entreprises marocaines sont fortement intéressées par les nouvelles technologies
• Les entreprises fondent leur stratégie de développement futur autour de la bonne gestion de leurs données, qui est une notion cruciale pour garantir la cybersécurité, l’intégrité d’une activité, la qualité des services ou encore de l’image d’une entreprise
• Pour l’atteinte de leurs objectifs de croissance, les entreprises veulent miser sur une meilleure organisation du travail en fluidifiant l’organisation interne de l’entreprise, à travers le management et le mode de gouvernance, en misant sur la flexibilité, l’agilité, le travail collaboratif, tout en valorisant le partage des informations et la gestion de la relation client
• Les entreprises sont prêtes à investir dans l’acquisition de nouvelles technologies et souhaitent développer leur savoir-faire dans ce sens
• Les entreprise entendent mener cette transformation digitale en collaboration avec leurs clients mais également avec d’autres entreprises ou encore conjointement avec les universités
• Ceci dit, les entreprises accusent un certain nombre de difficultés pouvant entraver leur passage à l’industrie 4 .0
• Le premier obstacle relevé est celui de l’expertise qui leur manque pour mener à bien une stratégie digitale
• Les entreprises marocaines sont conscientes que se digitaliser est un processus long qui va bouleverser en profondeur leur organisation interne et externe
• Les entreprises souffrent de difficultés en interne et de barrières d’ordre culturel dans le sens d’une résistance au changement et du manque d’une culture d’entreprise tournée vers le digital

NB :
« Le concept d’Industrie 4.0 ou industrie du futur correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production : l’objectif est la mise en place d’usines dites « intelligentes » (« smart factories ») capables d’une plus grande adaptabilité dans la production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle. Ses bases technologiques sont l’Internet des objets et les systèmes cyber-physiques ».

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