Le deuxième tour du panel sur la souveraineté énergétique, a, entre autres, mis en lumière la question hydrique. Les stations de déssalement font, en effet, partie de la question de la souveraineté énergétique.
Adil Touyeb, directeur Général de WILO Afrique du Nord, a parlé de WILO, en étant un fournisseur de pompes. Il a également indiqué que 86% de la planète sera urbanisé en 2050, si on prend aujourd’hui la consommation des stations d’eau potable et d’assainissement dans une ville, ils sont responsables de 80% de consommation. Et si l’on prend le secteur du bâtiment c’est 60%, dont 40% sont des pompes.
Ainsi, afin d’avoir une souveraineté énergétique, il faut avoir une rationalisation du prix de l’électricité, mais qui est directement lié au prix de l’eau au mètre cube. « Aujourd’hui, on le sait tous, il y a le déssalament, il y a le water re-use, il y a le transfert et l’interconnexion des barrages au Maroc, qui devient une nécessité, mais à quel coût ? », s’est interrogé Adil Touyeb.
En outre, M. Adil Touyeb a fait une annonce durant ce panel : Wilo inaugurera, en janvier, une unité de production de pompes, qui est une première au Maroc. Il a, également, indiqué que Wilo a une vision élargie de l’Afrique de l’Ouest.
« Il faut comprendre que les pompes, aujourd’hui, sont de grands consommateurs, donc avoir des pompes à efficacité énergétique à haut rendement est une nécessité, d’où notre installation au Maroc inchaalah, pour permettre d’accompagner le pays dans l’écosystème, parce que l’énergie sera produite à faible coût. Mais il ne faut pas les gaspiller, en étant des consommateurs d’énergie. », a ainsi conclu M. Touyeb.
Omar Chraibi, Senior Business Developer Renewables Norther Africa ENGIE a commencé son intervention en mettant en lumière la contribution d’ENGIE à la souveraineté énergétique du Maroc, et ce en réduisant l’importation des énergies fossiles et en contribuant à la sécurité énergétique du pays. Selon M. Chraibi, cela se fait en bâtissant des partenariats locaux afin de pouvoir transférer les compétences et savoir-faire. Il a continué en parlant de l’énergie éolienne : « on est très présents dans le sud du Maroc à travers l’exploitation de la centrale de Tarfaya 300 méga watts, depuis 2014 ».
Omar Chraibi a également indiqué que WILO est très active dans la voie privée. « On a deux projets éoliens, qui sont très avancés, le premier est déjà en construction à Dakhla, une bonne partie va alimenter la station de déssalement, et le deuxième à tanger, c’est un projet éolien d’une capacité de 130 méga watts, et qui est amené, dans les prochaines années à suivre, à desservir les stations de déssalement, et aussi les industriels dans la région de Tanger. », a-t-il précisé.
La situation du stress hydrique que connait le Maroc, donne au pays une ambition de produire de l’eau potable à partir de l’eau salée autour de 50%, à horizon 2030.
En outre, la souveraineté énergétique ayant déjà commencé en 2009, à travers la stratégie nationale, est implémentée dans un rythme plus ou moins long, a remarqué le panéliste.
Pour finir, M. Omar Chraibi a appelé au renfort des investissements dans les énergies renouvelables et dans le réseau, afin de pouvoir absorber et faire pénétrer ces énergies renouvelables. Il a souligné que :« On va tripler les investissements en énergie renouvelable, pour atteindre une enveloppe d’un milliard de dollars par an, alors qu’on était à 300/400M, et multiplier par cinq les investissements dans le réseau. C’est pourquoi il faut un réseau fort pour pouvoir absorber ces énergies. ».
Ainsi, Omar Chraibi a précisé qu’en parallèle des énergies renouvelable, il faut des moyens de flexibilité tels que le stockage et le gaz afin de pouvoir faire pénétrer ces énergies.
Il a, également, mis en exergue l’importance du renfort des capacités locales, qui ont énormément de potentiel, et du booste des startups, ainsi que de la recherche et l’innovation.
Manal Boukhal
