À l’occasion de la 2ᵉ édition des FENELEC Meeting Days, organisée à Casablanca sous le thème des normes et des qualifications techniques, Industrie du Maroc Magazine a rencontré Ali El Harti, président de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables . Il revient sur les enjeux stratégiques de la normalisation, les efforts de sensibilisation à la qualité, et la contribution de la fédération à l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur régionales.

Les normes électrotechniques sont présentées comme un outil pour booster le commerce international. Concrètement, comment cela peut aider les entreprises marocaines à mieux exporter ?
Très simplement, les normes sont le vrai passeport des produits industriels à l’export. Quand une entreprise respecte une norme reconnue à l’international, elle augmente mécaniquement ses chances de voir ses produits acceptés sur les marchés cibles, notamment européens, africains ou américains. Cela réduit les barrières à l’entrée, renforce la crédibilité du produit, et donne aux clients une garantie de qualité et de sécurité.
Aujourd’hui, nous devons sortir de l’idée que la norme est une contrainte. C’est un levier stratégique de compétitivité. Elle permet d’aligner nos produits avec les attentes mondiales. Et cela devient essentiel dans un contexte de concurrence internationale intense.
Douze entreprises ont reçu des certificats de conformité aujourd’hui. Selon vous, est-ce que les industriels marocains sont assez sensibilisés à l’importance de la qualité et des normes ? Quels sont encore les freins ?
La remise de ces certificats est un signal fort, mais il reste encore du chemin à parcourir. Nous avons fait des progrès notables, et de plus en plus d’acteurs industriels comprennent que la qualité et la conformité sont non négociables. Cependant, certains freins persistent : méconnaissance des normes, coût des procédures de certification, ou encore un manque d’accompagnement technique pour adapter les produits aux référentiels internationaux.

C’est justement pour répondre à ces défis que nous organisons ces journées. Nous sommes dans une logique de sensibilisation, de pédagogie et d’action concrète. La qualité ne doit plus être vue comme un luxe, mais comme une exigence structurelle du développement industriel.
Le Maroc veut mieux s’intégrer dans les chaînes de valeur régionales. Quel rôle joue FENELEC dans ce chantier, notamment avec l’appui de l’IMANOR et du COMELEC ?
Notre mission en tant que FENELEC est justement de préparer les industriels marocains à s’insérer dans ces chaînes régionales et continentales. Cela passe par la normalisation, mais aussi par le renforcement des compétences, la certification, et la mise en réseau avec les acteurs clés.
Avec l’IMANOR (l’Institut Marocain de Normalisation) et le COMELEC (Comité Marocain de l’Électrotechnique), nous avons établi une dynamique de partenariat solide. Ensemble, nous définissons les référentiels prioritaires, nous formons les industriels, et nous les aidons à structurer leurs démarches qualité.
L’objectif final est clair : positionner le Maroc comme un fournisseur de solutions fiables, durables et conformes, aussi bien pour l’Afrique que pour d’autres marchés stratégiques.
Propos recueillis par Rachid Mahmoudi.