Le Maroc a célébré ce 10 mai 2021, la première Journée Internationale de l’Arganier en duplex avec l’ONU. Cette célébration vient couronner les efforts du Royaume du Maroc dans la promotion de l’Arganier au niveau international en tant que capital naturel et patrimoine culturel immatériel de l’humanité et source ancestrale du développement résilient et durable.
Présidé par Mr Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritimes, du Développement Rural et des Eaux & Forêts, le panel organisé lors de cet évènement international a rassemblé des intervenants mondiaux de haut rang :
– Ambassadeur Omar Hilale, Représentant permanent du Maroc aux Nations Unies,
– Volkan Bozkır, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies,
– Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire Générale de l’ONU et présidente du groupe des Nations Unies pour le Développement Durable,
– Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO,
– Tedros Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS,
– Anita Bathia, Directrice Exécutive Adjointe de l’ONU-Femmes,
– Maria Henela Semedo, Directrice Générale Adjointe de la FAO,
– Yannick Glemarec, Directeur Exécutif du Fonds Vert pour le Climat.
Aux origines de la Journée Internationale de l’Arganier
La proclamation de cette journée internationale est le fruit de l’adoption d’une résolution, présentée à l’initiative du Maroc, par l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, dans sa session plénière du 3 mars 2021.
Le processus relatif à la résolution remonte à février 2020 lors d’un événement organisé par le Royaume, en collaboration, avec l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA), le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (UN DESA), la FAO, l’UNESCO, l’OMS et le Fonds Vert pour le Climat. Cet évènement a été clôturé par le lancement des négociations sur le texte de la résolution onusienne. Une résolution adoptée par consensus de l’ensemble des Etats membres des Nations-Unies par laquelle le Maroc a mobilisé toute la communauté internationale autour de cette cause de la sauvegarde et du développement de l’Arganier.
« Nous sommes fiers de la proclamation par la communauté internationale de cette Journée Internationale de l’Arganier, qui vient couronner les efforts entrepris par le Royaume du Maroc au sein de l’ONU pour mobiliser l’ensemble des Etats membres autour de la cause de la protection de ce patrimoine culturel, sa promotion et son développement dans une approche éco-responsable et d’inclusion socio-économique des populations locales, les femmes rurales à leur tête. Cette Journée Internationale est ainsi une invitation à apprendre, partager et célébrer cet arbre mythique, et un moyen de faire de sa culture un levier de développement socio-économique durable », se félicite le Représentant permanent du Maroc aux Nations unies, S.E Omar Hilale.
Développement de l’Arganier, l’ambitieuse stratégie du Royaume
Comme signalé dans la résolution de l’ONU, cette journée représente une reconnaissance du savoir-faire transmis de génération en génération, principalement par les femmes rurales marocaines qui ont préservé la dimension économique, sociale et environnementale de cet arbre. Et sera l’occasion de promouvoir la dimension sociétale de la production de l’arganier, identifié comme un vecteur de création d’emplois au niveau local et d’autonomisation et d’inclusion socio-économique des femmes rurales.
Le Maroc, à travers la stratégie du Plan Maroc Vert, a entrepris jusque-là de grands efforts pour développer et valoriser cette filière et en faire un levier de création de valeur et d’emplois pour les populations locales.
Cette filière qui emploie actuellement plus de 25.500 personnes, génère annuellement un chiffre d’affaire d’environ 1,2 milliard de dirhams , selon les chiffres de l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA). La valorisation du fruit de cet arbre mythique et endémique de la région du sud-ouest du pays a permis également d’en faire un secteur exportateur par excellence. La production annuelle de l’huile d’argane, produit très prisé dans le monde entier pour ses vertus culinaires, diététiques, et médicinales est estimée à 5000 tonnes, alors que les exportations ont atteint à fin 2020 plus de 1 200 tonnes, avec un chiffre d’affaires à l’export de prêt de 280 millions de dirhams.
La réhabilitation de l’arganeraie, chantier mis en œuvre par le département des eaux et forêts, constitue un enjeu majeur de la filière ; notamment la reconstitution de l’écosystème arganier. Sur ce volet, un effort considérable a été consenti par le département des Eaux et Forêts avec la réhabilitation de plus 164.000 ha sur les 200.000 ha prévus. En parallèle, le démarrage du programme de l’Arganiculture, visant la plantation de 10 000 hectares à l’horizon 2022, marque un changement de paradigme dans la mesure où les ayants droits et agriculteurs manifestent un intérêt croissant pour la plantation d’arganiers dans leurs terrains privés.
La recherche scientifique connaît une dynamique soutenue. Plusieurs projets de recherche sont mis en œuvre par différentes institutions spécialisées. Le Congrès International de l’Arganier (CIA), est une opportunité de capitalisation et d’interaction entre scientifiques et professionnels. Après 5 éditions très réussies avec plus 500 communications scientifiques et prêt de de 600 congressistes par édition, le CIA constitue aujourd’hui un événement important dans l’agenda des acteurs concernés par la RBA, l’arganier et la filière argane.
Ces efforts sont appuyés par une politique d’investissement significative. Le volume des investissements engagés par l’ensemble des partenaires de l’ANDZOA entre 2012- 2020 dans différents secteurs prioritaires de développement des zones de l’arganier dépasse les 31 Milliards de DH.
Des réalisations que le Maroc compte accélérer pour lancer une nouvelle dynamique dans la filière à travers la nouvelle stratégie « Génération Green, 2020-2030 », venue en réponse aux Hautes Orientations Royales. Une stratégie conçue autour de deux principaux fondements stratégiques, comme voulu par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, plaçant l’élément humain en tête des priorités, tout en assurant la pérennité du développement agricole.
Sa déclinaison au niveau de la filière de l’arganier s’est traduite par la signature d’un nouveau contrat programme portant des objectifs ambitieux, clairs et précis à l’horizon 2030, qui consistent en la réhabilitation de 400.000 ha d’arganeraie; l’extension de l’arganiculture sur 50 000 ha; l’augmentation de la production de l’huile d’argane à un volume de 10.000 tonnes avec 5.000 tonnes exportés; le conditionnement de 50 % de la production de l’huile d’argane; la labellisation IGP (Indication Géographique Protégée) de 500 tonnes d’huile d’argane; ainsi que la commercialisation d’au moins 10% de la production en 2025 via une Plateforme digitale dédiée pour passer à 30% en 2030.