Le Maroc poursuit ses efforts pour mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses. Lors d’une récente session parlementaire, Mme Zineb El Adaoui, Première Présidente du Conseil Supérieur des Comptes (CSC), a présenté un bilan détaillé des avancées et des défis liés à ces réformes pour la période 2023-2024. Focus sur les principaux points abordés.

Le CSC a continué, en 2023-2024, à suivre la mise en œuvre des réformes majeures au Maroc. Parmi les chantiers prioritaires figurent la protection sociale, l’investissement, la réforme fiscale, et la gestion des entreprises publiques. Deux nouveaux chantiers ont été ajoutés : l’eau et la régionalisation avancée.

Le Maroc a adopté des politiques hydriques proactives depuis les années 1960, notamment avec la construction de barrages. Le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation 2020-2027, doté d’un budget de 143 milliards de dirhams, vise à améliorer l’accès à l’eau et à répondre aux besoins des secteurs productifs.

La capacité de stockage des barrages est passée de 18,7 milliards de m³ en 2020 à 20,7 milliards de m³ fin 2023, grâce à la mise en service de grands barrages comme ceux de Todgha, Tidas, Akdez et Fask. Cependant, certains projets, comme le barrage de Mdaz, ont connu des retards dus à des annulations de contrats.

Avec un taux de remplissage des barrages ne dépassant pas 29 % fin décembre 2024, le CSC recommande de cibler les régions à fort potentiel pluviométrique et d’accélérer les projets de connexion entre bassins hydrauliques, notamment dans les bassins du Sebou et du Loukkos.

Malgré les efforts pour moderniser les réseaux d’irrigation et promouvoir l’irrigation localisée, seulement 50 % des surfaces irriguées sont équipées de systèmes modernes. Le CSC souligne également le faible recours aux eaux usées traitées dans l’agriculture, avec seulement 37 millions de m³ utilisés en 2023, faute de normes claires sur leur qualité.

Le CSC a entamé en 2024 le suivi de la réforme de la régionalisation avancée. Les contributions financières de l’État aux régions sont passées de 3,79 milliards de dirhams en 2016 à 8,79 milliards en 2023. Cependant, le taux d’achèvement des projets inscrits dans les contrats-programmes entre l’État et les régions reste faible, avec seulement 9 % des projets achevés et 80 % en cours de réalisation.

Le CSC insiste sur la nécessité de renforcer la coordination entre les acteurs publics, d’accélérer le transfert des compétences aux régions, et d’améliorer la gestion des ressources financières. Il appelle également à une meilleure intégration des énergies renouvelables dans la gestion de l’eau et à une sensibilisation accrue des citoyens et des entreprises à une consommation responsable.

Rachid Mahmoudi

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