L’AMDL
Figurant comme un acteur intermédiaire entre les institutions publiques et le secteur privé, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique rentre dans le cadre du renforcement des institutions mises en place pour appuyer le développement du secteur de la logistique de manière cohérente, afin d’atteindre les résultats escomptés, aussi bien au niveau national qu’à l’international.
« La principale mission de l’AMDL est la coordination entre les différents acteurs publics et privés pour la mise en œuvre des différents chantiers inclus dans la stratégie logistique », explique Younes Tazi, Directeur Général de l’AMDL.

L’AMDL : les principales missions

Créée dans le but de contribuer à la mise à niveau de la logistique, l’AMDL joue un rôle de planificateur et de régulateur en préparant les schémas directeurs des zones logistiques au niveau des différentes régions, et ce en concertation avec les acteurs centraux et locaux concernés.

Objectif :

donner la meilleure visibilité possible sur les lieux qui peuvent abriter les zones logistiques. Comme l’affirme Younes Tazi, « nous sommes chargés de mener les études qui définissent les zones logistiques à développer dans les différents domaines et d’assurer leur promotion.
De plus, l’une des missions de notre agence est de trouver un foncier bien situé et bien connecté, avec des conditions de prix compétitifs, le foncier représentant aujourd’hui l’une des difficultés principales que rencontrent les opérateurs.
Nous essayons donc de réunir les conditions succinctes des projets et de trouver le meilleur cadre de réalisations possible…»
En outre, sur d’autres volets de la stratégie, l’AMDL est également chargée de mettre en œuvre les plans d’actions sectoriels qui sont définis par les acteurs de la logistique.
Pour rappel, l’année dernière, ce sont quatre contrats sectoriels qui ont été signés pour la formation, la logistique de l’import-export, la logistique des flux de distribution internes, ainsi que la logistique des matériaux de construction.
D’autres plans d’actions sont par ailleurs en cours de finalisation avec les opérateurs, notamment pour la logistique des flux de produits énergétiques et de produits agricoles.

Autre créneau important :

la formation, où le rôle de l’AMDL consiste à contribuer avec les autorités concernées pour développer ce volet et mettre en avant les compétences dans le domaine de la logistique.
« Dans la pratique, nous sommes porteurs de différentes actions et nous coordonnons celles des différents acteurs.
Aujourd’hui, l’offre de formation dans le domaine a nettement évolué en effectifs, or il reste beaucoup à faire en termes de qualité et d’adaptabilité aux besoins des entreprises », explique Younes Tazi.
Ce dernier insiste par ailleurs sur le mécanisme d’adéquation entre l’offre et la demande, ainsi que sur l’aspect qualitatif des formations à travers la mise en place d’outils importants tels que le référentiel des emplois et des compétences et la mise en place de systèmes de labellisation des cycles de formation et des institutions de formation.
Enfin, dans un secteur qui souffre d’un certain vide réglementaire, l’AMDL compte, parmi ses missions, un volet normalisation et réglementation, ce qui lui attribue la proposition de projets de textes réglementaires ou de normes pour le secteur de la logistique.
A titre d’exemple, « nous travaillons avec l’Association des Freight Forwarders du Maroc (AFFM) sur un cadre légal qui encadre l’accès et l’exercice de la profession, notamment pour l’import-export », indique M. Tazi.

Problématiques du secteur : le point de vue de l’AMDL

Composante importante dans quasiment tous les domaines, et secteur dynamique par excellence, la logistique n’en est pas moins confrontée à certaines problématiques.

Premier fléau, comme le souligne Younes Tazi :

« aujourd’hui, lorsqu’une nouvelle zone logistique est mise en place, elle est contrôlée sur différents aspects tels que l’aménagement du territoire, la conformité aux documents de l’urbanisme, les aspects sécuritaires…, mais pas sur l’aspect efficacité logistique. »
Selon le DG de l’AMDL, le site qui peut abriter une future zone logistique doit respecter certains critères relatifs notamment à son positionnement par rapport aux zones de production et aux zones à desservir, son adéquation logistique, sa superficie, ses bâtiments, sa connectivité aux différents réseaux de transport, etc.
« De manière générale, ce qui peut pénaliser le secteur de la logistique au Maroc, c’est le manque d’infrastructures et d’installations de stockage adaptées aux besoins des opérateurs, mais également le manque de modernité et d’efficacité logistique », indique Younes Tazi, qui ajoute : « Entre les grands opérateurs et le secteur traditionnel, il existe très peu d’opérateurs qui peuvent travailler avec les PME, et aujourd’hui, l’un des enjeux de la stratégie logistique est de faire émerger ces opérateurs qui fournissent des solutions adaptées aux besoins et aux volumes des PME, en plus d’une offre performante et moderne. »

Autre fléau pour le secteur de la logistique au Maroc:

le recours excessif des opérateurs à réaliser la logistique en interne, avec leurs propres moyens, ce qui n’est pas optimal selon le DG de l’AMDL.
Pour ce dernier, les investissements faits sur la logistique en interne ne peuvent pas être complètement rentabilisés, les actifs de logistique ne pouvant être utilisés suffisamment, qu’il s’agisse de transport ou de stockage, et ce malgré la performance des opérations logistiques.
« Pour être compétitif de manière générale, il faut l’être aussi au niveau de la logistique, et pour cela, il faut bien gérer le stock et savoir ce qu’il mobilise comme actifs », indique Younes Tazi.
D’où l’importance de l’externalisation de la logistique auprès de prestataires dont c’est le métier principal, d’autant plus que la logistique moderne est très consommatrice des nouvelles technologies, ce qui génère des prestataires en matière de nouvelles technologies liées à la logistique.
« Dans un effort global, nous sommes en train de préparer des ateliers de sensibilisation ciblés pour certaines catégories industrielles notamment, avec des cas précis et réels de succès ou d’échecs de l’externalisation, afin de les aider à les accompagner à bien préparer leur externalisation et à bien la mener », explique Younes Tazi.
A cela s’ajoute la mise à niveau de la logistique in house en collaboration avec l’ANPME.

L’approche AMDL

Important levier pour le redressement de la stratégie nationale de la logistique, l’AMDL poursuit ses missions dans le but de mettre en avant le secteur au Maroc, non seulement au niveau industriel mais également à l’échelle urbaine.
« Aujourd’hui, nous réalisons un travail poussé vers la logistique traditionnelle en ville où il existe encore des problématiques importantes.
Nous avons lancé un travail bénéficiant de l’assistance technique de la Banque Mondiale et appuyé par un consultant marocain en partenariat avec les instances locales, afin de définir la situation de la logistique urbaine dans plusieurs villes marocaines et sortir avec des plans d’actions concrets sur les installations et la régulation du trafic de camions », déclare Younes Tazi, qui indique que ces enquêtes menées à grande échelle seront agrémentées de résultats à la disposition des opérateurs.
A cela s’ajoute le rapprochement avec les opérateurs de la communauté logistique destiné à recueillir les problématiques et les besoins prioritaires et urgents et définir ainsi les solutions adéquates.
« Notre but est d’intégrer les dynamiques logistiques dans le bon sens et autour de différents projets.
Aujourd’hui, le secteur de la logistique au Maroc a nettement évolué par rapport à ce qu’il était il y a une dizaine d’années. »
Reste alors à prendre la vitesse de croissance et à cibler un ensemble de territoires et un ensemble de secteurs.

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