L’Association Marocaine de Formation et de Recherche en Oncologie Médicale (AMFROM) a publié le Bulletin Marocain de l’Oncologie, un document en plusieurs numéros qui a couvert en temps réel le congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) et a organisé un webinaire avec des oncologues, au Maroc et en Afrique afin de leur communiquer les meilleures pratiques et les sensibiliser à la nécessité d’adapter leurs traitements après le déconfinement.
L’impact de la pandémie COVID-19 que traverse le monde en cette période est réel et palpable sur les maladies chroniques en général, et sur la cancérologie en particulier, les conséquences à moyen terme représentent des défis majeurs.
Concernant la pratique médicale cancérologique, des adaptations ont été recommandées par les principales sociétés savantes internationales. L’Association Marocaine de Formation et de Recherche en Oncologie Médicale (AMFROM), a été l’une des premières dans le domaine de la cancérologie à établir, publier, éditer les premières recommandations « COVID-19 et cancer » adaptées au contexte marocain : la première version a été réalisée le 16 mars 2020, et une actualisation a suivi en mai. D’autres versions seront disponibles selon l’évolution de la maladie au Maroc.
La formation continue qui est essentielle et incontournable en médecine et plus particulièrement en oncologie s’est aussi adaptée en remplaçant la présence par le virtuel. Par conséquent, réunions scientifiques électroniques virtuelles ont remplacé les congrès, séminaires, tables rondes … avec le même rendement scientifique.
Dans ce contexte, l’AMFROM s’est adaptée pour accompagner le grand congrès de l’ASCO et le suivre en temps réel à travers des publications électroniques quotidiennes du journal le « Bulletin Marocain de l’Oncologie » (BMO) sous le thème « ASCO 2020 en temps réel ».
Ces résumés synthétiques ont été publiés sur le site de l’AMFROM et diffusés par email à tous les cancérologues membres de l’AMFROM. La réalisation de ces résumés a été confiée à plusieurs oncologues motivés et spécialisés dans les cinq principales aires thérapeutiques : cancérologie mammaire, gynécologique, thoracique, digestive et génito-urinaire.
Professeur Hassan Errihani, Président de l’AMFROM, a décalré : « Il était important pour nous, malgré le contexte difficile, d’assurer une couverture de l’ASCO, afin de tenir informés les cancérologues de toutes les nouveautés dans les traitements, à travers le Bulletin Marocain de l’Oncologie (BMO). En effet, ce bulletin a été partagé de manière quotidienne avec tous les praticiens afin de partager en temps réel toutes les études et les actualités concernant la cancérologie. Des groupes de travail ont été constitués pour préparer ces documents afin de transformer cette initiative en bénéfice utile pour les cancérologues, au Maroc et en Afrique. »
Le travail effectué par l’AMFROM a également consisté en la sélection des meilleures études, qui révèlent de véritables changements dans les pratiques et qui tiennent compte de l’impact de la pandémie du Covid-19, afin de les partager avec les oncologues et radiothérapeutes.
Un webinaire, sélectionnant le meilleur de l’ASCO, a suivi ce congrès virtuel et a été animé par les oncologues ayant réalisé les synthèses quotidiennes. Cette initiative, saluée par tous les professionnels de l’oncologie, a été d’autant plus pertinente dans un contexte de pandémie.
Si les traitements et les indications thérapeutiques ont pu être adaptés pour certains patients selon leur état et le stade de la maladie, la situation de confinement a nécessité un ajustement particulier. En effet, il a été nécessaire pour certains patients, faisant partie d’une population fragile, de s’adapter aux recommandations des sociétés savantes marocaines et internationales pour minimiser le risque de contamination.
Au Maroc, les centres anticancéreux ont continué à traiter et prendre en charge les malades en tenant compte de ces recommandations. Néanmoins, ils ont vu leur activité diminuer de façon significative au cours de la période de confinement.
Le challenge aujourd’hui pour les cancérologues est de faire le maximum après le déconfinement pour minimiser l’effet négatif du confinement, à savoir des retards de diagnostic et thérapeutiques.