
Le commerce intérieur marocain entre dans une nouvelle phase de transformation. Réunis à Salé lors d’une journée d’étude consacrée à son avenir, les acteurs publics et privés du secteur ont mis l’accent sur une double exigence : moderniser les circuits traditionnels et préparer l’économie aux défis de la décennie à venir, en particulier l’échéance symbolique de la Coupe du monde 2030.
Moderniser un secteur vital de l’économie
Longtemps perçu comme un tissu éclaté de petits commerçants, le commerce intérieur représente en réalité un pilier de l’économie nationale et un levier d’équilibre social. Le ministère de l’Industrie et du Commerce veut désormais l’ancrer dans une logique de proximité moderne et numérique. Selon Ryad Mezzour, ministre de tutelle, l’objectif est clair : accompagner les commerçants dans leur adaptation aux mutations structurelles, en leur offrant des outils digitaux, une meilleure organisation et une reconnaissance accrue de leur rôle stratégique.
Une conférence nationale du commerce, prévue début 2026, doit permettre de tracer une feuille de route à l’horizon 2030. Elle devrait déboucher sur des mesures concrètes pour rationaliser l’écosystème, renforcer la compétitivité des entreprises et sécuriser les acquis sociaux des commerçants.
Des résultats déjà tangibles
Au-delà des annonces, le secteur avance. Plus de 300 000 commerçants ont déjà intégré le régime de la contribution professionnelle unique, garantissant leur couverture sociale. La transition numérique est également amorcée : 161 start-up ont été accompagnées dans la digitalisation et une seconde phase (2025-2027) prévoit d’en intégrer 300 autres.
L’essor du commerce en ligne constitue une autre priorité. La création de centres régionaux de commerce électronique, en partenariat avec le ministère de la Transition numérique, vient compléter l’arsenal de modernisation. Dans le même esprit, 35 000 détaillants ont bénéficié d’une amélioration de l’approvisionnement via les centrales d’achat, renforçant leur compétitivité face aux grandes enseignes.
Le numérique comme levier central
Deux accords signés lors de cette rencontre illustrent cette orientation. Le premier, avec Z.systems, vise à connecter 50 000 magasins à des solutions digitales de pointe, allant de l’accès direct aux grandes marques à des programmes de fidélité et de paiement instantané via portefeuille électronique. Le second, conclu avec la start-up WOLIZ Solution, prévoit l’équipement de 20 000 magasins en terminaux de paiement à distance et l’extension de son application WOLIZ Pro à 90 000 commerçants sur l’ensemble du territoire.
Ces initiatives traduisent une volonté claire : transformer les commerces traditionnels en acteurs pleinement intégrés à l’économie numérique, capables d’attirer de nouveaux clients et de rivaliser avec les standards internationaux.
Vers un commerce compétitif et inclusif
La modernisation du commerce ne se limite pas à la technologie. Elle s’inscrit dans une vision plus large de compétitivité et de durabilité. En intégrant les commerçants de proximité dans les circuits formels, en soutenant leur digitalisation et en sécurisant leur statut social, le Maroc construit un modèle de commerce inclusif, tourné vers l’avenir et résilient face aux crises.
Avec la Coupe du monde 2030 en ligne de mire, l’ambition est de faire du commerce intérieur un vecteur d’attractivité économique et sociale, capable d’accompagner l’essor d’autres secteurs clés comme le tourisme, l’industrie et les services.






























