Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base (pb) à 2% pour soutenir l’activité économique, tout en continuant à suivre de très près l’ensemble des évolutions.
Le Conseil, qui a tenu mardi sa première session de l’année 2020, s’est enquis d’abord du déroulement de la mise en œuvre du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises mis en place suite au discours du Roi Mohammed VI du 11 octobre 2019, souligne BAM dans un communiqué.
Le Conseil a également fait le point sur les développements du marché de change suite à la décision d’élargissement, à partir du 9 mars 2020, de la bande de fluctuation du dirham par rapport au cours de référence de ±2,5% à ±5%, notant à cet égard que cette nouvelle phase de la transition est initiée «à un moment approprié et que le marché continue de fonctionner dans de bonnes conditions».
Après avoir analysé l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque sur les huit prochains trimestres, le Conseil s’est attardé en particulier sur les répercussions des conditions climatiques défavorables qui prévalent au Maroc et de la propagation à l’échelle mondiale de la pandémie Covid-19. A cet effet, le Conseil de BAM a relevé que «l’évolution rapide de cette pandémie exige l’actualisation fréquente de l’évaluation de la situation et des prévisions économiques».
Les dernières données disponibles des comptes nationaux relatives au troisième trimestre de 2019 font ressortir une décélération de la croissance en glissement annuel de 3% à 2,1%, impactée en particulier par une contre-performance des activités agricoles, fait savoir le communiqué.
En 2020, cette croissance, pâtissant de l’effet conjugué des conditions climatiques défavorables et de la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19, devrait, selon les prévisions de BAM, stagner à 2,3%.
L’année prochaine, la croissance enregistrerait un rebond à 3,8%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 8,1%, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux, et une amélioration de la croissance non agricole à 3,3%, estime BAM, notant toutefois que ces prévisions restent entourées de «fortes incertitudes» et sont sujettes à «une révision à la baisse si la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme».
S’agissant de l’inflation, le Conseil a noté qu’après s’être établie à un niveau faible de 0,2% en 2019, l’inflation devrait se situer à 0,7% en moyenne sur l’ensemble de l’année 2020 et s’accélérer à 1,2% en 2021, avec une augmentation graduelle de sa composante sous-jacente de 0,6% en 2019 à 1% puis à 1,3% en 2021.