Le président du Comité des affaires africaines au Conseil argentin pour les relations internationales (CARI), Jose Nestor Ureta, s’est dit convaincu que le futur gazoduc Nigeria-Maroc va impacter positivement les pays qu’il va traverser le long de la côte ouest-africaine.
Pour cet ancien ambassadeur d’Argentine au Nigeria, « le projet est très important et, malgré son coût élevé, il sera très bénéfique sur le long terme pour les pays d’Afrique de l’Ouest ».
Dans une interview avec la MAP, Nestor Ureta a émis l’espoir de voir le projet se concrétiser bientôt. « Le travail réalisé me donne l’impression que cela va être très important pour tous ces pays. Il va apporter une série d’opportunités qui n’existent pas aujourd’hui », a-t-il affirmé.
Cet éminent membre du CARI, un Think Tank argentin qui réunit les sommités du pays dans le domaine des relations internationales, a estimé que l’Afrique dispose d’un énorme potentiel de croissance, grâce à ses ressources naturelles et au dynamisme d’une population jeune et entreprenante.
« L’Afrique devra résoudre ses problèmes par ses propres moyens, et à partir de ce moment là, elle va pouvoir jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale », a souligné ce fin connaisseur des rouages de la politique africaine.
Interrogé sur l’Initiative pour l’Atlantique lancée par SM le Roi Mohammed VI, le président du « Comité Afrique » du CARI a commencé par souligner la place qu’occupe le Maroc sur la carte mondiale du transport maritime, relevant que le Royaume campe aux premiers rangs en matière de compétitivité et d’efficacité de ses ports.
José Nestor Ureta a particulièrement mis l’accent sur le potentiel du Maroc dans ce domaine avec ses 3.500 km de littoral et ses dizaines de ports.
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L’ancien diplomate argentin a rappelé qu’une résolution onusienne avait érigé l’Atlantique sud en « zone de paix et de coopération », qui met à l’honneur les côtes africaines et sud-américaines.
« L’Argentine tente de renforcer et de revitaliser cette zone de paix et de coopération, notamment en termes d’objectifs de sécurité, de pêche et de commerce bilatéral », a poursuivi Jose Nestor Ureta.
« Je pense que c’est un aspect très important pour lequel nous devons promouvoir le Sud global (…) et dans ce cadre, le Maroc est un pays important qui a des accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Union européenne et la Turquie. Un accord similaire est en cours de négociation avec le Mercosur », a-t-il dit.
Abordant les relations de son pays avec l’Afrique, Jose Nestor Ureta a affirmé de prime à bord qu’il « n’a absolument aucun doute qu’un plus grand rapprochement avec l’Afrique soit nécessaire. (…) Nous entretenons d’excellentes relations avec tous les pays africains », où le Fonds argentin pour la coopération Sud-Sud et triangulaire (FO.AR) mène de nombreux projets, notamment dans les secteurs agro-industriels.
D’autres opportunités de coopération avec les pays africaines ont été saisies dans les secteurs de la communication satellitaire au Nigeria et dans les domaines de l’énergie nucléaire et de l’industrie pharmaceutique.
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L’Argentine est aussi destinataire des fertilisants nécessaires à son secteur agricole, notamment en provenance du Maroc.
Au Cari, a-t-il ajouté, le « Comité Afrique » déploie un programme varié pour rapprocher les Argentins de l’histoire et des questions africaines du moment.
Au delà des stéréotypes sur l’Afrique, cette institution se fait un devoir de promouvoir « un autre aspect de l’Afrique que les gens ne connaissent pas, l’Afrique prospère et l’Afrique de la croissance, en particulier dans la région subsaharienne », qui a connu une croissance fulgurante au cours des dernières années (Angola, Congo, Kenya, Éthiopie, Rwanda).
Le Cari avait également organisé des journées de réflexion sur les 25 ans du génocide rwandais et « a célébré, en novembre 2019 lors d’un séminaire mémorable, les 24 lauréats africains du prix Nobel ».
Jose Nestor Ureta, qui était également ambassadeur de son pays aux Philippines, est conseiller juridique à la chancellerie argentine.
Pendant sa longue carrière de diplomate, il avait notamment présidé la Commission juridique et politique de l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur le terrorisme en 1996 et participé activement aux négociations qui ont conduit à la Convention des Nations Unies pour la répression du terrorisme de 1997.
Jose Nestor Ureta est professeur du droit international public aux universités de Buenos Aires (UBA) et de Belgrano.
Avec MAP