TOURISME – Selon l’Organisation Mondiale du tourisme (OMT), le secteur a enregistré 1,5 milliard d’arrivées de touristes internationaux à l’échelle mondiale en 2019, en hausse de 4 % par rapport à l’année précédente. C’est également le taux attendu pour 2020.
Cette croissance confirme le rôle moteur du tourisme et sa résilience en tant que secteur économique, eu égard en particulier aux incertitudes actuelles. Elle exige, par ailleurs, d’en assurer une gestion responsable pour exploiter au mieux les possibilités que le tourisme peut offrir aux populations, partout dans le monde.
D’après le dernier numéro du Baromètre OMT du tourisme mondial, premier rapport de la décennie donnant un aperçu complet des chiffres et des tendances du tourisme mondial, 2019 aura été la dixième année consécutive de croissance.
Toutes les régions affichent une augmentation des arrivées internationales en 2019. Toutefois, avec l’incertitude autour du Brexit, la faillite de Thomas Cook, les tensions géopolitiques et sociales et le ralentissement de l’économie mondiale, la croissance s’est tassée en 2019 par rapport aux taux exceptionnels de 2017 et de 2018. Le ralentissement s’est fait sentir principalement dans les économies avancées, en particulier en Europe et en Asie-Pacifique.
On table, pour l’avenir, sur une croissance de 3 % à 4 % en 2020 ; c’est aussi ce qu’annonce le dernier indice de confiance de l’OMT, sous le signe d’un optimisme prudent : les participants sont 47 % à penser que le tourisme fera mieux qu’en 2019 et 43 % qu’il aura une performance équivalente. Les grands rendez-vous sportifs tels que les Jeux olympiques de Tokyo et les manifestations culturelles comme l’Expo 2020 à Dubaï devraient avoir des répercussions positives pour le secteur.
Quand il a présenté les résultats, le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a souligné : « Dans le contexte actuel, incertain et changeant, le tourisme reste un secteur économique sur lequel on peut s’appuyer. » Alors que les perspectives économiques mondiales viennent d’être revues à la baisse, sur fond de tensions commerciales internationales, d’agitation sociale et d’incertitudes géopolitiques, « la croissance de notre secteur reste supérieure à celle de l’économie mondiale ; faisons aussi en sorte de croître mieux » a-t-il ajouté.
Le tourisme étant un secteur d’exportation de premier plan et un important pourvoyeur d’emplois, l’OMT fait valoir la nécessité d’une croissance responsable. Le moment est venu de faire une place centrale au tourisme dans les politiques de développement mondial et de lui assurer une plus grande reconnaissance politique pour qu’il produise un impact sensible en cette Décennie d’action qui s’ouvre : nous n’avons que 10 ans devant nous pour réaliser le Programme 2030 et ses 17 objectifs de développement durable.
Le Moyen-Orient passe en tête de la croissance. C’est la région qui a bénéficié de la plus forte croissance des arrivées de touristes internationaux en 2019, pratiquement le double de celle de l’économie mondiale (+8 %). La croissance en Asie-Pacifique a connu un ralentissement, mais est restée supérieure à la moyenne, avec une progression de 5 % des arrivées internationales.
En Europe aussi la croissance a été plus faible que les années précédentes (+4 %). L’Europe reste néanmoins en tête en nombre d’arrivées internationales, avec 743 millions de touristes internationaux reçus l’an dernier (soit 51 % du marché mondial). Dans les Amériques (+2 %), la situation est variable : de nombreuses destinations insulaires des Caraïbes ont consolidé leur redressement après les ouragans de 2017, mais on a assisté à une baisse des arrivées en Amérique du Sud, due en partie à l’agitation politique et sociale actuelle. Les données limitées disponibles pour l’Afrique (+4 %) font apparaître une croissance restée vigoureuse en Afrique du Nord (+9 %) et un ralentissement de la croissance des arrivées en Afrique subsaharienne en 2019 (+1,5 %).
Des dépenses touristiques sont restées fortes, alors que l’économie mondiale s’essoufflait, elles ont continué d’augmenter, en particulier dans le haut du tableau mondial des dépenses. La France (+11 %) affiche la plus forte hausse des dépenses de tourisme international parmi les 10 premiers marchés émetteurs au monde. Ce sont les États-Unis d’Amérique (+6 %) qui arrivent en tête en chiffres absolus, grâce à un dollar fort.
En revanche, de grands marchés émergents comme le Brésil et l’Arabie saoudite voient baisser leurs dépenses touristiques. En Chine, premier marché émetteur mondial, les voyages à l’étranger ont augmenté de 14 % au premier semestre 2019 mais les dépenses ont baissé de 4 %.
Le secteur du tourisme continue de répondre au besoin de création d’opportunités,« le nombre de destinations qui affichent des recettes du tourisme international égales ou supérieures à 1 milliard de dollars USD a presque doublé depuis 1998 » a ajouté M. Pololikashvili. « Notre défi est que ces retombées soient réparties le plus largement possible et qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte. En 2020, l’OMT célèbre l’Année du tourisme et du développement rural : nous comptons sur notre secteur pour être un moteur de changement positif en milieu rural, créer des emplois et des débouchés, tirer la croissance économique et préserver la culture. »
Ces manifestations les plus récentes de la force et de la résilience du secteur du tourisme interviennent alors que l’ONU fête son 75e anniversaire. En 2020, celle-ci tiendra, dans le cadre de la campagne ONU75, le dialogue le plus vaste et le plus inclusif jamais engagé sur le rôle de la coopération mondiale au service d’un meilleur avenir pour tous, et le tourisme y aura une place de choix.