La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) en est formelle : L’informel pèse lourd. Dans son dernier rapport sur ce secteur qui ronge l’économie nationale, le patronat l’estime à «170 milliards de dirhams, soit quelques 14,96 milliards d’euros». De quoi s’alerter, surtout que ce chiffre représente «20%  du PIB national hors agriculture et 10% des importations formelles».

Réalisé par le cabinet Roland-Berger, le document rendu public souligne que «l’économie informelle crée un manque à gagner pour l’État, impacte les entreprises marocaines, les consommateurs finaux et la qualité de l’emploi». Et d’ajouter : «les secteurs les plus touchés reste le commerce, le bâtiment et les travaux publics». Les industries agroalimentaires et le textile n’y échappent pas. Le commerce encaisse la lourde facture avec 54 milliards de dirhams, ce qui représente plus de 68 % du chiffre d’affaires du secteur.

Pour Nadia Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, «c’est inacceptable. L’informel s’en sort en toute impunité alors que les contribuables s’efforcent de payer leurs impôts et cotisations sociales et sont minés par cette concurrence déloyale», déplore-t-elle. Elle ne s’arrête pas là. La CGEM ne manque pas d’idées. Dans le même rapport, la confédération présente plusieurs solutions pour intégrer ce secteur à l’économie formelle.

En premier lieu, le patronat exige le renforcement des contrôles. Face au glissement des entreprises vers le secteur informel, «nous proposons des mesures d’intégration en vue de rendre le secteur formel plus attractif et de s’attaquer à l’origine des produits vendus sans être soumis ni aux impôts, ni aux charges sociales et ne respectant pas les normes de conformité», suggère Nadia Bensalah.

Ceci dit, il serait temps d’adopter des mesures visant à la simplification de TVA et l’augmentation des droits de douane, et ce, «en prenant exemple sur le modèle turc, qui a permis de réduire de 20 % le poids de l’informel», dixit-elle. «En parallèle, surenchérit notre source, l’intégration des unités de production informelles en développant un cadre réglementaire adéquat devient une nécessité».

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