Les institutions de financement du développement (IFD) nationales s’imposent désormais comme des instruments essentiels pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier en matière d’action climatique et d’environnement, souligne la Banque mondiale dans un rapport.
Avec des actifs qui s’élèvent au total à 19.000 milliards de dollars et qui représentent plus de 10% des investissements annuels mondiaux, les IFD nationales exercent une influence considérable en faveur des initiatives de finance verte dans le monde entier, relève l’institution financière internationale.
Ce secteur ne constitue toutefois qu’une petite part de l’ensemble de leurs prêts et investissements, et la plupart d’entre elles n’en sont encore qu’aux débuts de leur transition, affirme la même source.
Le rapport de la Banque mondiale a étudié un échantillon de 22 institutions et analyse les tendances actuelles, tout en proposant plusieurs recommandations pour “verdir” leurs portefeuilles.
Au-delà de leurs activités de prêt direct, les IFD nationales peuvent expérimenter des mécanismes de financement mixte et des instruments de rehaussement de crédit qui permettent de surmonter les obstacles au financement vert, comme les délais de recouvrement plus longs et les risques associés à ce type de projet.
Afin de mobiliser encore plus de capitaux privés pour le climat, les IFD nationales peuvent constituer des viviers de projets “bancables” en offrant des services de préparation de projets et d’assistance technique, note le rapport.
Elles peuvent aussi introduire sur le marché, tester et promouvoir des politiques et des instruments de financement écologiques prometteurs, relève le document, ajoutant que ces institutions sont souvent les premières entités dans leur pays à émettre des obligations vertes, faisant ainsi la démonstration de la faisabilité de ces instruments à d’éventuels émetteurs privés.
Les efforts de développement de la finance verte doivent être guidés par des objectifs ambitieux et reposer sur des processus rigoureux en matière de communication d’informations, estime le rapport.
Tout comme les institutions financières en général, les investissements et les prêts des IFD nationales sont exposés à des risques climatiques et environnementaux tels que les inondations et les sécheresses, souligne le document.
À l’avenir, les IFD nationales devront collaborer davantage avec les gouvernements, les organisations internationales et d’autres parties prenantes afin d’expérimenter de nouveaux concepts susceptibles de catalyser des financements verts, préconise le rapport de l’institution de Bretton Woods.
“Et, à mesure que les pays développent leurs activités pour répondre à ces besoins de financement, ils devront veiller à la gestion efficace des IFD, ce qui passe par des cadres juridiques et de surveillance appropriés et de bonnes pratiques de gouvernance institutionnelle et de gestion des risques”, note le document.