Le Maroc poursuit sa marche vers une plus grande inclusion financière. À fin décembre 2024, le pays comptait 38,2 millions de comptes bancaires ouverts, selon les données publiées par Bank Al-Maghrib, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à 2023. Un chiffre record, qui cache pourtant une réalité plus contrastée : les écarts d’accès aux services bancaires persistent entre les générations et entre les sexes.

Des millions de comptes, mais une bancarisation inégale

En 2024, 3,1 millions de nouveaux comptes ont été ouverts, bien que ce chiffre soit en recul de 6,1 % par rapport à l’année précédente. Si la bancarisation progresse globalement, seulement 19,1 millions de personnes disposent d’au moins un compte bancaire, dont 18,5 millions de personnes physiques. Parmi elles, les hommes représentent 61 %, contre 39 % de femmes, mettant en lumière un déséquilibre persistant dans l’accès aux services financiers.

Côté générations, les personnes âgées de 60 ans et plus sont les plus représentées, avec 4,3 millions de titulaires de comptes, suivies des 35-45 ans (3,8 millions). En revanche, les jeunes de moins de 25 ans ne sont que 1,8 million à disposer d’un compte, un chiffre qui questionne à l’heure de la digitalisation de la finance.

Une diversité de comptes, dominée par les chèques

Le rapport révèle également que 64 % des comptes ouverts sont des comptes chèques (24,3 millions), loin devant les comptes sur livret (30 %, soit 11,3 millions), les comptes courants (5 %, soit 1,8 million) et les comptes en devises (0,3 %, soit 123 945 comptes), dont trois quarts sont libellés en euros.

Un premier compte pour près de 900 000 personnes

En 2024, 883 579 personnes ont ouvert leur tout premier compte bancaire, un chiffre en légère hausse par rapport à l’année précédente. Ce progrès montre que les efforts d’inclusion portent leurs fruits, même si près de la moitié des personnes bancarisées (47 %) ne détiennent encore qu’un seul compte, contre 29 % pour deux comptes et 13 % pour trois.

Des défis structurels à relever

Malgré les indicateurs positifs, les disparités relevées par Bank Al-Maghrib soulignent que l’accès équitable à la finance reste un chantier ouvert. La faible représentation des jeunes et des femmes dans le paysage bancaire interroge sur les leviers à activer : éducation financière, bancarisation digitale, offres adaptées, ou encore incitations spécifiques.

Alors que le Maroc mise sur l’inclusion financière comme vecteur de développement économique et social, ces données rappellent que la quantité ne suffit pas sans qualité ni équité d’accès.

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