Lourdes contraintes sur la balance industrielle

Le climat général des affaires est loin d’être favorable.

Et pour cause, seulement 7% des industriels l’ont qualifié ainsi, à en croire les résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans l’industrie, relatifs au troisième trimestre de 2014.
Plus de la moitié des industriels (60%) l’ont considéré comme «normal».
Ce pourcentage passe à 92% pour les industries «électriques et électroniques», alors qu’il est d’uniquement 39% pour les industries «chimiques et para-chimiques».
En revanche, la part de ceux qui le déclarent «défavorable» varie de 8% au niveau des industries «électriques et électroniques» à 49% au niveau des industries «chimiques et para-chimiques».
Le qualificatif de «normal» domine également les réponses des industriels sur les conditions de leur approvisionnement (71%).
Plus du quart d’entre eux (26%) ont indiqué que ces conditions sont plutôt difficiles.
«Pour ce qui est des stocks des matières premières et des demi-produits, ils auraient été à leur niveau normal selon 69% des industriels et inférieurs à la normale selon 24%, contre respectivement 83% et 9% le trimestre dernier», lit-on dans le même document publié fin octobre par la banque centrale.
Cette évolution reflète principalement la perception des opérateurs de la branche «chimie et parachimie» dont 53% estiment que leurs stocks sont à un niveau normal contre 86% un trimestre auparavant.

Qu’en est-il du climat social ?

Il aurait été calme selon la majorité des entreprises.
Les effectifs employés, eux, seraient restés globalement inchangés selon plus des deux tiers des industriels dans l’ensemble des branches.
Là où il existe plus d’entreprises ayant enregistré une baisse de leurs effectifs, c’est dans les secteurs «textile et cuir», «mécanique et métallurgique» et «électrique et électronique».
Pour le trimestre en cours, 21% comptent l’augmenter, contre la moitié des entreprises qui envisage un maintien du nombre de leurs salariés.

Quelles sont les contraintes qui limitent le développement de la production des industriels en troisième trimestre ?

L’enquête de la banque centrale a également cherché des éléments de réponse à cette question.
«Les industriels évoquent principalement l’insuffisance de la demande (30%), les difficultés de financement et l’accentuation de la concurrence, avec des parts respectives de 20% et 19%», fait savoir la publication trimestrielle de Bank Al-Maghrib.
Par branche, l’insuffisance de la demande aurait impacté négativement la production, particulièrement au niveau des industries du «textile et cuir» et «mécanique et métallurgique», alors que les difficultés de financement auraient principalement affecté le développement de la production dans la «chimie et para-chimie».
Les entreprises de l’«électrique et électronique» auraient été, quant à elles, les plus touchées par l’accentuation de la concurrence.
Toujours au cours du troisième trimestre 2014, les coûts unitaires de production auraient stagné, selon 56% des industriels, et augmenté, selon 40%.
Dans les détails, les coûts financiers et le niveau des salaires auraient stagné, selon respectivement 70% et 64% des entreprises.
Ceux de l’énergie et des matières premières ont augmenté, selon les déclarations respectivement de 54% et 30% des industriels, et sont en stagnation, selon près de la moitié d’entre eux.
Quant à la situation de la Trésorerie, elle a été qualifiée de normale par la moitié des industriels sondés, et difficile par 46%, contre respectivement 69% et 29% un trimestre auparavant.
Cette dégradation s’explique notamment par la réduction des délais des fournisseurs et par la persistance des difficultés de recouvrement et la hausse des charges non financières.
Et c’est dans la «chimie parachimie» et l’«électrique et électronique» qu’il existe le pourcentage le plus élevé des opérateurs qui ont des difficultés de trésorerie, soit respectivement 57% et 46%. Malgré cette situation, l’accès des entreprises industrielles au financement bancaire aurait été normal, selon plus des deux tiers (70%), et difficile, selon 29%, et le coût du crédit serait resté inchangé à en croire la majorité des industriels (89%).
Un autre indicateur, et pas des moindres, qui a fait l’objet de l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib : les dépenses d’investissement.
Ces dernières auraient stagné, selon 45% des entreprises.
La part des industriels qui ont considéré que ces dépenses ont augmenté est de l’ordre de 34%.
Ce pourcentage atteint 76% des entreprises de l’«électrique et électronique».
Les industriels de la branche «chimie et parachimie» sont, quant à eux, partagés entre une hausse (44%) et une baisse (36%).
Pour le financement de ces dépenses d’investissement, près de la moitié des entreprises déclarent avoir eu recours à l’autofinancement.
L’autre moitié indique avoir bénéficié de crédits d’institutions financières.

NADIA LMNAWAR

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here