Les marchés du pétrole devraient enregistrer un “excédent majeur” d’ici 2030, sous l’effet d’une stabilisation de la demande, conjuguée à une hausse de la production mondiale, a indiqué mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
A mesure que la transition énergétique progresse, “la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait ralentir dans les années à venir”, précise l’AIE dans son rapport annuel. Sur la base des “politiques actuelles et des tendances du marché”, l’AIE fait tout d’abord le constat que “la forte demande des économies asiatiques à croissance rapide, ainsi que des secteurs de l’aviation et de la pétrochimie, devrait faire augmenter la consommation de pétrole dans les années à venir”.
Et d’ajouter que ces gains seront “de plus en plus compensés” par différents facteurs tels que l’augmentation des ventes de voitures électriques, l’amélioration du rendement énergétique des véhicules conventionnels, la diminution de l’utilisation du pétrole pour la production d’électricité au Moyen-Orient et les changements économiques structurels.
Selon l’AIE, la demande mondiale de pétrole, en incluant les biocarburants, “se stabilisera à près de 106 millions de barils par jour vers la fin de la décennie”, contre un peu plus de 102 millions de barils par jour en 2023, soit une progression d’un peu moins de 4% seulement, tirée par les économies émergentes d’Asie, en particulier la Chine et l’Inde, tandis que la demande chute dans les économies avancées.
“Dans le même temps, la production mondiale de pétrole devrait augmenter, atténuant les tensions sur le marché et poussant les capacités de production supplémentaires vers des niveaux jamais vus en dehors de la crise du Covid” en 2020, explique l’AIE dans son rapport.
L’augmentation de l’approvisionnement mondial en or noir, sous l’impulsion des producteurs non membres de l’OPEP+, notamment des Etats-Unis, devrait dépasser la demande prévue dès 2025.
La capacité totale d’approvisionnement devrait atteindre près de 114 millions de barils par jour d’ici à 2030, dépassant de 8 millions de barils par jour la demande mondiale estimée.
Cet excédent de production “pourrait ouvrir la voie à un environnement de prix du pétrole plus bas”, relève l’AIE.
Dans cet environnement d’excédent majeur de l’offre, les compagnies pétrolières pourraient vouloir s’assurer que leurs stratégies et leurs plans d’entreprise sont “préparés aux changements en cours”, a déclaré le directeur général de l’AIE, Fatih Birol, cité dans le communiqué.