
La cinquième édition du World Power-to-X Summit s’est ouverte mardi à Marrakech, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans son discours inaugural, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a dressé une vision ambitieuse de la place du Maroc dans la transition énergétique mondiale, mettant en avant les infrastructures gazières, la recherche et l’innovation, ainsi que le rôle du Royaume comme corridor énergétique et industriel international.
Cette rencontre annuelle, organisée en partenariat avec l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et plusieurs acteurs institutionnels et privés, réunit décideurs, experts, industriels et jeunes talents autour des perspectives offertes par l’hydrogène vert et les technologies Power-to-X.
Accélérer la transition énergétique grâce au gaz et à l’hydrogène
La ministre a rappelé que le contexte mondial reste marqué par un ralentissement de l’intérêt pour les énergies renouvelables et l’hydrogène, en raison de la baisse attendue des coûts de production et des incertitudes géopolitiques. Face à ces défis, Leila Benali a insisté sur la nécessité pour le Maroc d’investir dans une infrastructure gazière solide, préalable indispensable à l’émergence d’une économie de l’hydrogène.
Elle a annoncé le lancement, d’ici la fin de l’année, d’un appel d’offres pour un terminal de regazéification flottant (FSRU) au port de Nador West Med, ainsi que pour le développement de gazoducs reliant les pôles de production et de consommation. Ces projets devraient ouvrir de nouvelles opportunités économiques pour l’Est du pays.
La ministre a également rappelé l’importance des partenariats stratégiques conclus par le Maroc, notamment avec les Émirats arabes unis lors de la COP28 à Dubaï, et souligné les avancées du projet du gazoduc Afrique-Atlantique avec le Sénégal et la Mauritanie.
Innovation et talents, piliers de la stratégie marocaine
Leila Benali a mis en avant l’importance de la recherche et de l’innovation pour accompagner la transformation énergétique et industrielle. L’IRESEN joue un rôle central en tant que bras public dédié à l’innovation, permettant le développement de projets pilotes et l’accompagnement des nouvelles technologies.
Le sommet met cette année l’accent sur l’innovation à travers l’IRSEC-X, qui aligne recherche appliquée et besoins industriels, et le Power-to-Talent Fair, un espace de rencontre entre jeunes compétences, start-up et industriels. Objectif : garantir l’adéquation entre la montée en puissance des filières vertes et les compétences disponibles.
Le Maroc, corridor énergétique et industriel mondial
Dans son intervention, la ministre a également souligné la vocation du Maroc à devenir un corridor stratégique pour les énergies propres et les échanges industriels. Avec ses infrastructures portuaires (Tanger Med, Nador West Med, Dakhla Atlantique), son réseau ferroviaire et routier, et ses investissements dans les énergies renouvelables, le Royaume se positionne comme un point de connexion entre l’Afrique, l’Europe et l’Atlantique.
Leila Benali a présenté le concept de l’« OTC Corridor » (Origination, Transit, Certification), à travers lequel le Maroc ambitionne de produire et d’exporter des électrons et molécules bas carbone, de servir de zone de transit pour des produits manufacturés et énergétiques africains, et de garantir la durabilité des produits grâce à des standards ESG partagés.
Un appel à l’action pour passer de l’ambition à l’exécution
La ministre a conclu son discours en appelant les gouvernements, investisseurs, chercheurs et jeunes talents à transformer les ambitions en projets concrets. « Nous devons aller au-delà des projets pilotes, accélérer les investissements dans les infrastructures et partager équitablement les risques et bénéfices », a-t-elle déclaré, avant de proclamer l’ouverture officielle du sommet.
Pendant deux jours, le World Power-to-X Summit 2025 fera de Marrakech une plateforme internationale de dialogue et de négociation autour de l’hydrogène vert et des énergies propres, confirmant la place du Maroc comme acteur clé de la transition énergétique mondiale.
Manal Boukhal






























