Mounia Laassiri honorée par l’UNESCO : un parcours d’excellence entre Rabat, Johannesburg et New York
La physicienne marocaine Mounia Laassiri, lauréate du Prix UNESCO–Al Fozan 2025, une figure montante de la recherche en physique des particules.

La physicienne marocaine Mounia Laassiri vient d’être consacrée parmi les cinq lauréats du Prix international UNESCO–Al Fozan pour la promotion des jeunes scientifiques en STEM. Cette distinction, remise solennellement à Paris, est l’une des plus prestigieuses dans le domaine des sciences et de l’éducation.

Elle récompense non seulement l’excellence académique et la contribution scientifique de la lauréate, mais aussi son engagement à promouvoir les sciences auprès des nouvelles générations. Pour le Maroc, cette reconnaissance est une fierté nationale ; pour le monde, elle est la confirmation qu’une nouvelle voix féminine et arabe s’impose désormais sur la scène scientifique internationale.

Une enfant du Maroc devenue physicienne des particules

Née et formée au Maroc, Mounia Laassiri est l’illustration même de la réussite forgée par la détermination et le travail. Son parcours universitaire a débuté par une licence en sciences fondamentales, base solide qui lui a permis de maîtriser les piliers de la physique et des mathématiques. Elle a ensuite élargi son champ d’expertise avec un master en sécurité des réseaux informatiques et systèmes embarqués, une orientation qui démontre sa curiosité et son ouverture à l’interdisciplinarité. Enfin, elle a décroché un doctorat en instrumentation nucléaire, discipline hautement spécialisée qui l’a propulsée vers les sphères de la recherche de pointe.

Dès ses études supérieures, elle s’est distinguée par une capacité rare à croiser les savoirs, passant de l’informatique appliquée aux technologies de détection nucléaire. Cette polyvalence, associée à une rigueur méthodologique exemplaire, a constitué un atout déterminant pour intégrer rapidement le cercle restreint des chercheurs spécialisés dans la physique nucléaire et l’instrumentation scientifique, deux domaines au cœur de la recherche contemporaine en physique des particules.

De Rabat au Brookhaven Lab : l’ascension internationale

Le chemin de Mounia Laassiri ne s’est pas arrêté aux bancs des universités marocaines. Aujourd’hui, elle est post-doctorante au Brookhaven National Laboratory, aux États-Unis, un haut lieu de la recherche en physique des hautes énergies. Ce laboratoire, connu pour ses contributions majeures à la science moderne, lui a offert un cadre idéal pour développer ses recherches au contact des plus grands spécialistes mondiaux.

Elle participe notamment au projet ATLAS, l’un des quatre principaux détecteurs du Large Hadron Collider (LHC) du CERN, en Suisse. Son travail porte sur les tests de qualité, la sécurité thermique et le développement de nouvelles technologies pour les détecteurs de particules, des instruments essentiels pour explorer les plus petits constituants de la matière. Chaque avancée dans ce domaine contribue à mieux comprendre l’univers et ses lois fondamentales.

En parallèle, Mounia Laassiri occupe un poste de Visiting Scientist à l’Université de Johannesburg, en Afrique du Sud. Cette double affiliation témoigne de sa volonté de faire dialoguer les continents et de renforcer la coopération scientifique Sud–Sud. Elle s’emploie notamment à encourager les femmes africaines à rejoindre les filières scientifiques, souvent marquées par une sous-représentation féminine. À travers conférences, mentorats et collaborations, elle construit des ponts entre chercheurs et inspire une nouvelle génération de scientifiques.

Une distinction mondiale pour ses travaux et son engagement

Le Prix UNESCO–Al Fozan, attribué en 2025, marque une étape décisive dans sa carrière. Ce prix distingue des scientifiques émergents qui se sont illustrés dans les disciplines STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) tout en œuvrant à la diffusion et au partage des connaissances. Pour Mounia Laassiri, la récompense consacre à la fois la qualité de ses recherches dans la technologie des détecteurs de particules et son engagement pédagogique en Afrique.

Ce double mérite illustre parfaitement sa vision de la science : une discipline vouée non seulement à percer les mystères de l’univers, mais aussi à servir l’humanité en transmettant le savoir. Son action dépasse le laboratoire pour toucher des centaines d’étudiants, auxquels elle offre un modèle de persévérance et d’excellence. Cette reconnaissance internationale lui confère désormais une place à part dans la communauté scientifique mondiale.

Entre science et vie personnelle

Derrière la chercheuse exigeante se cache une femme profondément enracinée dans sa culture et son pays d’origine. Mounia Laassiri revendique haut et fort son identité marocaine et reste très attachée à ses racines. Son parcours témoigne d’une conviction : réussir à l’international n’implique pas de renier ses origines, mais au contraire de les porter fièrement sur les scènes mondiales.

Ses liens avec sa famille et avec le Maroc demeurent essentiels. Malgré ses engagements professionnels entre les États-Unis, la Suisse et l’Afrique du Sud, elle veille à préserver une vie personnelle équilibrée, nourrie par la chaleur familiale et les valeurs culturelles qui l’ont façonnée. Son exemple rappelle qu’une carrière scientifique internationale peut coexister avec un fort attachement aux traditions et aux racines.

Mounia Laassiri incarne ainsi cette nouvelle génération de scientifiques cosmopolites : mobiles, ouverts au monde, engagés dans des projets transnationaux, mais fidèles à une identité culturelle et personnelle qui donne sens à leur parcours.

Une inspiration pour la jeunesse

La consécration de Mounia Laassiri va bien au-delà de la sphère scientifique. Elle représente une source d’inspiration pour la jeunesse marocaine, arabe et africaine. Dans un contexte où les sciences exactes peinent encore à attirer les jeunes femmes, son parcours démontre que l’excellence et la reconnaissance internationale sont possibles, à condition de cultiver la passion, la persévérance et la discipline.

Elle devient ainsi un symbole de réussite féminine dans un domaine encore largement masculin. Son exemple prouve que les barrières de genre, de géographie ou de moyens peuvent être surmontées. À travers elle, le Maroc brille sur la scène scientifique mondiale, et les jeunes générations trouvent un modèle concret, capable de transformer des rêves en réalités.

Hakim Farès

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