Le Maroc adhère pleinement au programme du Conseil international des aéroports (ACI) visant la réduction des émissions carbone des aéroports, a affirmé, mardi au Caire, la directrice générale de l’Office national des aéroports (ONDA), Habiba Laklalech.
Dans son intervention sur le thème “Adoption d’un cadre mondial pour l’exécution des principes de préservation de l’environnement, de développement social et de gouvernance (ESG) au niveau des aéroports”, dans le cadre des sessions de travail de la 71ème édition de la Conférence régionale et de l’exposition du Conseil international des aéroports Section Afrique (ACI Afrique), Mme Laklalech a indiqué que les grands aéroports du Royaume adhèrent pleinement au programme de l’ACI visant la réduction des émissions carbone au sein des aéroports.
La responsable a noté, dans ce cadre, que les aéroports Mohammed V de Casablanca et Marrakech Menara ont atteint le niveau 2 du programme, tandis que les aéroports de Fès-Saïss et de Rabat-Salé ont intégré le niveau 1 du programme, relevant que 10 aéroports du Royaume disposent de la certification de management environnemental “ISO 140001”.
L’ONDA, a-t-elle souligné, œuvre à atteindre des niveaux supérieurs du programme de l’ACI et se prépare également à adopter dès 2025 le carburant durable dans les aéroports nationaux, dans le cadre de la contribution de l’ONDA à la réalisation de l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050 dans le secteur de l’aviation. Elle a estimé, dans ce sens, que l’adoption des principes ESG au sein des aéroports permettra à l’ONDA de rationaliser la consommation d’énergie, baisser les coûts, améliorer la satisfaction des clients et innover dans les produits, services et opérations aéroportuaires, relevant qu’elle constitue également un élément motivateur pour les équipes de travail et les partenaires dans le domaine aéroportuaire pour augmenter la productivité, les performances et la compétitivité. Mme Laklalech a, par ailleurs, fait observer que l’ONDA réalise des résultats financiers positifs malgré les difficultés économiques rencontrées par les petits aéroports, grâce notamment à un système efficace de répartition générale des ressources, permettant à l’Office de mobiliser les ressources financières nécessaires au financement de projets et à la modernisation des plateformes aéroportuaires.
L’ONDA bénéficie de la croissance significative que connaît le trafic aérien, particulièrement après la signature par le Maroc et l’Union européenne de l’accord “Open Sky”, a souligné Mme Laklalech, relevant que la libéralisation du ciel africain est à même de mener à la croissance du trafic aérien et de contribuer au développement socio-économique du continent africain.
Concernant l’adoption des principes ESG au niveau des aéroports afin de pouvoir bénéficier de financements innovants et préférentiels, Mme Laklalech a fait observer que les aéroports africains se caractérisent par des particularités à prendre en compte lors de la mise en place de ce cadre mondial.
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Parmi ces particularités, selon la directrice générale de l’ONDA, le fait que le trafic aérien dans 20% des aéroports africains ne dépasse pas 1 million de voyageurs, tandis que plus de la moitié des aéroports africains, recevant moins de 300.000 voyageurs annuellement, souffrent de difficultés structurelles liées à la rentabilité financière.
Malgré cette situation, les petits aéroports sont plus respectueux de l’environnement que les grands aéroports, en raison de leur consommation basse d’énergie, des bruits et des déchets limités, sauf qu’ils ne réalisent pas de bénéfices et trouvent des difficultés à mobiliser les fonds pour financer des projets, a-t-elle souligné.
L’ONDA, qui dirige des grands et petits aéroports, peut partager son expérience et son expertise dans ce domaine avec les autres aéroports africains, a conclu Mme Laklalech.
Prennent part à l’exposition du Conseil international des aéroports-Section Afrique plus de 40 exposants de sociétés pionnières dans le domaine des services aériens dans le continent africain, dont le pavillon marocain, qui présentent au public des innovations, produits, idées et propositions relatifs au monde de l’aviation.
Les travaux de la conférence, qui se poursuivent jusqu’au 1er mars, abordent l’importance stratégique des aéroports comme des piliers du développement économique et social et du développement durable, leur rôle dans la réalisation de la durabilité sur fond de défis financiers, le développement de l’infrastructure, l’amélioration des compétences et l’insertion sociale avec la consolidation de l’évolution sociale et économique des pays et l’engagement à long terme en faveur de la durabilité.
La conférence examine également l’investissement dans les infrastructures aéroportuaires qui constituent un élément central de l’économie mondiale, notamment en cas d’incapacité des gouvernements à couvrir les coûts de l’investissement pour l’accompagnement de l’augmentation attendue du trafic aérien, les obstacles rencontrés, ainsi que les efforts déployés pour répondre aux besoins futurs du trafic aérien en Afrique, tout en tenant compte de la compatibilité entre les nouveaux projets, la durabilité économique et la responsabilité environnementale et sociale.