Le Royaume-Uni compte investir plus de 24 milliards de livres sterling dans des projets d’énergie verte. D’origine privée, ces investissements permettront de booster la création d’emplois, a annoncé le gouvernement à quelques jours d’un important sommet.
Cet investissement constitue un “énorme vote de confiance” en faveur du gouvernement travailliste et de sa “volonté inébranlable” de stimuler la croissance dans tout le Royaume-Uni, a affirmé le Premier ministre Keir Starmer, cité dans un communiqué de Downing Street. Dans les quatre nations du Royaume-Uni, le gouvernement œuvre à la création des conditions nécessaires à la prospérité des entreprises, a-t-il assuré, notant que le sommet sur l’investissement, attendu le 14 octobre, servira de tremplin pour que chaque région devienne un moteur de l’innovation et de l’investissement.
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Ce “raz de marée” d’investissements comprend essentiellement 12 milliards de livres de l’Espagnol Iberdrola et deux autres engagements, dans l’éolien en mer, avec le Danois Orsted, qui débloque 8 milliards de livres, et Greenvolt avec 2,5 milliards de livres, a précisé Downing Street. Une part importante de ces investissements s’inscrit dans le cadre de l’approbation en septembre par le gouvernement de plusieurs projets d’énergie renouvelable, après un appel d’offres dont les montants n’avaient pas été dévoilés.
En juillet, le gouvernement a mis en place sa stratégie sur les énergies vertes, qui doit permettre la création d’une nouvelle entreprise publique, Great British Energy, chargée d’investir dans la production d’énergie propre. Par ailleurs, Londres avait annoncé, la semaine dernière, un investissement de plus de 21 milliards de livres sterling dans un projet de capture de carbone, afin d’atteindre les objectifs climatiques du Royaume-Uni.
Objectif 2050
Le Royaume-Uni s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, avec une étape intermédiaire ambitieuse visant à réduire les émissions de 78 % d’ici 2035. Pour y parvenir, le pays prévoit d’accélérer le développement de l’énergie nucléaire, qui n’émet pas de CO2. En parallèle, le Royaume-Uni continuera à développer l’énergie éolienne, avec le plus grand parc éolien du monde prévu pour entrer en service en 2027, à 160 km au large de la côte du Yorkshire. L’objectif est également de multiplier par cinq la capacité de production d’énergie solaire d’ici 2035 et d’augmenter la production d’hydrogène vert.
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Cependant, à l’été 2023, le gouvernement a pris des décisions controversées pour accroître son indépendance énergétique, notamment la relance de l’exploitation pétrolière et gazière en mer du Nord, la mise en projet de nouvelles centrales à gaz, et le report de l’interdiction de la vente de voitures thermiques à 2035, en alignement avec l’Union européenne. Ces mesures ont suscité des débats, car elles semblent aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone. Néanmoins, le Royaume-Uni reste déterminé à jouer un rôle de leader dans la transition énergétique mondiale, en équilibrant les besoins immédiats en énergie avec les impératifs à long terme de durabilité environnementale. Le défi consiste à harmoniser ces différentes stratégies pour assurer une transition énergétique efficace et durable, tout en répondant aux besoins économiques et sociaux du pays.
Neutralité : le Royaume-Uni à pas de course
Le Royaume-Uni a fermé le 30 septembre dernier sa dernière centrale à charbon, marquant une étape symbolique dans son ambition de décarboner totalement son électricité d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette fermeture fait du Royaume-Uni le premier pays du G7 à se passer de ce combustible, alors que l’Italie vise 2025, la France 2027, le Canada 2030 et l’Allemagne 2038. La centrale de Ratcliffe-on-Soar, située entre Derby et Nottingham, sera démantelée d’ici la fin de la décennie pour laisser place à un pôle de technologie et d’énergie sans carbone. Le gouvernement britannique, qui a lancé un plan sur les énergies vertes cet été, promet que cette transition favorisera la création de nouveaux emplois dans le secteur de l’énergie.
Historiquement, le charbon a été un pilier de l’économie britannique, représentant près de 70 % de l’électricité dans les années 1980. Cependant, son utilisation a drastiquement diminué, atteignant seulement 1 % en 2023. Pour compenser, le Royaume-Uni a augmenté l’utilisation du gaz naturel, qui a fourni un tiers de l’électricité en 2023, tandis que l’éolien et le nucléaire ont contribué respectivement à 25 % et 13 %. Ce changement résulte d’une politique volontariste et de la fin de l’économie manufacturière. Tony Bosworth de Friends of the Earth et Doug Parr de Greenpeace UK saluent cette transition, soulignant l’importance de développer rapidement les énergies renouvelables pour s’éloigner du gaz et réduire davantage les émissions de carbone.
Avec MAP/AFP