SM le Roi Mohammed VI a inauguré jeudi 4 février le premier volet du titanesque projet de centrale thermo-solaire Noor I. Utilisant des technologies de pointe, Noor I constituera à terme la plus grande centrale solaire thermodynamique du monde.
La cérémonie royale de lancement de Noor 1, première phase du méga projet d’énergie solaire Noor, s’est déroulée jeudi 4 février dans les environs de Ouarzazate, où s’étend ce complexe géant, l’un des plus grands dans le monde. L’inauguration, qui s’est tenue en présence d’Abdelilah Benkirane et d’une grande partie du gouvernement, ainsi que des conseillers royaux Taieb Fassi-Fihri et Yassir Zenagui, s’est déroulée sous un beau soleil, et en présence d’invités internationaux, avec aux premiers rangs Ségolène Royal, ministre française de l’Ecologie.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’ambitieux plan solaire, lancé en 2009 par un Maroc, totalement dépourvu en gaz et en pétrole, et qui importe plus de 90% de son énergie. Avec ce complexe de quatre mégas centrales solaires reliées les unes aux autres à Ouarzazate, les énergies renouvelables (éolien, solaire et hydraulique) pourraient fournir près de la moitié de l’électricité du Maroc en 2030.
Noor I, dont les travaux avaient commencé au printemps 2013, a été construite et sera exploitée par Acwa Power, un consortium majoritairement saoudien, et des partenaires espagnols (les sociétés Aries Ingenieria y Sistemas et TSK Electronica y Electricidad). Dès son ouverture, Noor I, qui a coûté 600 millions d’euros, devrait générer autour de 160 mégawatts. Quand toutes les phases seront achevées, le projet Noor constituera la plus grande centrale solaire thermodynamique du monde. En tout, le parc de Ouarzazate jouira d’une capacité de 560 mégawatts, suffisants pour alimenter un million de foyers.
La centrale solaire thermodynamique de Noor I compte 500 000 miroirs incurvés parfaitement alignés, d’une hauteur de 12 mètres, sur 450 hectares. Noor I peut stocker l’énergie thermique pendant trois heures après le coucher du soleil grâce à la technologie thermo-solaire (CSP) à capteurs cylindro-paraboliques. Avec ces capteurs, les miroirs parviennent à suivre la course du soleil, du lever au coucher, pour capter au mieux ses rayons.
Noor I utilise une technologie de pointe, déjà testée aux Etats-Unis et en Espagne: les sels fondus. Ces sels sont capables d’emmagasiner et de stocker pendant quelques heures de très fortes chaleurs qui, une fois mises au contact de l’eau, produisent de la vapeur, et ainsi actionnent des turbines qui produiront l’électricité injectée dans le réseau marocain. Selon le site du projet, «près de 45 000 tonnes de sels fondus sont utilisées pour le stockage de la chaleur». Noor II et Noor III devraient, eux, avoir de meilleures capacités de stockage, autour de huit heures, ce qui devrait permettre une production d’énergie en continu, même la nuit.