Nvidia est devenue, ce mercredi, la première entreprise à dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. L’action du géant des semi-conducteurs a brièvement franchi les 164 dollars à l’ouverture de Wall Street, avant de se stabiliser. Ce seuil symbolique place la firme californienne au-dessus du PIB annuel de la France ou du Royaume-Uni.
Depuis le début de l’année, le cours de Nvidia a progressé de plus de 20 %, contre une hausse de 6 % pour le Nasdaq. L’analyste Adam Sarhan y voit le reflet de la domination croissante du secteur technologique et de l’intelligence artificielle dans l’économie mondiale.
Le moteur de l’infrastructure IA
Fondée il y a 32 ans, Nvidia s’est imposée comme un acteur central de l’IA générative. Ses cartes graphiques, autrefois réservées au gaming, sont désormais au cœur de l’entraînement des modèles les plus puissants du marché, de ChatGPT à Gemini. « Il y a une entreprise dans le monde qui est à la base de la révolution de l’IA, c’est Nvidia », résume Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, une société privée de services financiers basée à Los Angeles.
Le patron Jensen Huang l’assure, la demande pour son infrastructure IA reste “incroyablement soutenue”. Sans révéler ses clients, Nvidia a noué des partenariats avec les plus grands noms du secteur – Microsoft, Meta ou Alphabet – qui injectent des milliards dans leurs propres capacités IA.
Tensions avec la Chine
La croissance fulgurante de Nvidia s’accompagne de turbulences, notamment face aux restrictions américaines visant les exportations vers la Chine. Cette politique a entraîné une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars pour Nvidia. « Perdre l’accès au marché chinois aurait un impact négatif important », a averti la directrice financière Colette Kress.
Dans ce contexte, l’émergence de concurrents chinois comme DeepSeek, capable de développer des IA performantes avec moins de ressources, constitue un signal d’alerte. Après la présentation de cette start-up en janvier, Nvidia a perdu plus de 600 milliards de dollars en valorisation en quelques heures.
Vers un club des 5.000 milliards ?
Malgré les incertitudes, certains analystes restent confiants. Dan Ives estime que Microsoft pourrait bientôt rejoindre Nvidia au sein du cercle très fermé des entreprises à plus de 4.000 milliards de capitalisation. Et selon lui, « au cours des 18 prochains mois, l’accent sera mis sur le club des 5.000 milliards ».