C’est pratiquement impossible de parler de l’innovation dans le domaine des énergies et mines sans évoquer le cas d’école du pipeline de l’OCP.
Les avancées tangibles réalisées grâce à son entrée en service parlent d’elles-mêmes :
baisse considérable des coûts logistiques de près de 90%, réalisation d’importantes économies d’eau et d’énergie, diminution de l’empreinte carbone des activités minières et industrielles du Groupe, ou encore l’accompagnement des ambitions d’augmentation des capacités de production minière et des fertilisants…
D’une longueur de 187 km, le pipeline principal est doté d’un maillage supplémentaire de 48 km de pipelines secondaires.
Si le premier fait un diamètre de 900 mm, celui des conduites secondaires va de 300 mm à 500 mm.
Ces dernières assurent la relation entre les différentes laveries et la station de tête, dotée d’un total de quatre réservoirs alimentant le minéroduc principal, situés dans la zone minière de Khouribga.
A son arrivée à Jorf Lasfar, le pipeline est relié à une station dotée de huit nouveaux réservoirs, assurant aussi bien la réception que la distribution de la pulpe vers les usines de valorisation des phosphates et les quais portuaires.
« La révolution slurry pipeline est en elle-même la concrétisation du nouveau processus industriel avec le passage effectif à un mode de production continue.
L’intégration totale des activités amont et aval situées sur la ligne Khouribga Jorf Lasfar a nécessité des transformations au niveau des activités minières et de transformation et l’adaptation des installations industrielles », explique le management de l’OCP.
Ce nouveau mode de transport structurant permet au Groupe de réaliser de nombreuses économies dans ses coûts d’exploitation et d’acheminement du minerai.
Cette économie est estimée à près de 90 % des coûts logistiques.
L’économie a également touché la structure des coûts opérationnels, comme ceux de la manutention, du stockage et du chargement / déchargement.
En effet, ce pipeline permet d’éliminer l’étape du séchage avant le transport du minerai.
C’est dans cette optique que le groupe procède à l’arrêt des stations dédiées de Khouribga, grande consommatrice d’énergie.
Le pipeline permettra au groupe OCP de réponde aux impératifs d’augmentation de ses capacités de production minière.
En effet, cette prouesse technologique et environnementale s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à rehausser ses capacités de production de 18 à 38 millions de tonnes par an dans la zone de Khouribga, tout en répondant au défi écologique.
Chose qui est désormais possible.
Ce nouveau moyen de transport optimisera l’utilisation des ressources hydriques et énergétiques. En effet, l’élimination du
séchage du minerai générera une économie de près de 3 millions de m3 d’eau annuellement suite à la conservation de l’humidité naturelle de la roche.
Elle réduira également les émissions de CO2 de 930.337 tonnes/an et permettra d’éviter l’émanation de poussière, résultante naturelle de la manutention et du transport de minerai sec. « Cette vision éco-responsable, épine dorsale de la stratégie économique de l’OCP, conforte le modèle managérial du Groupe », se réjouit-on auprès de l’OCP.
La gestion optimale des risques n’est pas en reste.
Outre la fiabilité des composantes de fabrication du pipeline, les conditions de sécurité et d’environnement ont été considérées comme des priorités tout au long de l’exécution du projet.
Les technologies les plus abouties auront été utilisées pour superviser et contrôler le bon fonctionnement du pipeline.
Deux salles de contrôle sont installées à la station de tête et à la station d’arrivée, ainsi qu’un système de contrôle et d’acquisition des données (SCADA).
L’évaluation en continu de données (pression, densité, débit…) provenant du système servira à relever les mesures nécessaires aux éventuelles détections de fuites. Plusieurs audits sécurité et environnement ont été conduits pour s’assurer de la conformité aux standards et aux spécifications en la matière.
Reste à souligner que l’entrée en service du slurry pipeline conforte le leadership du Groupe OCP sur le marché mondial du phosphate et de ses produits dérivés, et permet à l’économie marocaine de s’inscrire dans le flux des économies émergentes, malgré un contexte international incertain.