L’Afrique gagne du terrain sur la carte du patrimoine mondial. Deux nouveaux sites, situés au Cameroun et au Malawi, viennent d’être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. L’annonce a été faite vendredi à Paris, à l’occasion de la 47ᵉ session annuelle du Comité du patrimoine mondial.
Dans l’extrême-nord du Cameroun, c’est le paysage Diy-Gid-Biy des Monts Mandara qui a été distingué. Composé de sites archéologiques remontant vraisemblablement aux XIIᵉ et XVIIᵉ siècles, il mêle terrasses agricoles, lieux de culte traditionnels et vestiges d’aménagements anciens, dans un territoire façonné de manière étroite par les communautés locales.
Au Malawi, c’est la chaîne du Mont Mulanje, dans le sud du pays, qui a été reconnue pour sa dimension sacrée. Ce paysage culturel est perçu comme un espace habité par des dieux, esprits et ancêtres, encore aujourd’hui vénérés par les populations locales.
Un continent sous-représenté mais à fort potentiel
L’Afrique reste pourtant l’un des continents les moins représentés dans le classement mondial, avec seulement 9 % des biens inscrits. Un paradoxe, alors que près d’un quart des sites africains figurent sur la liste du patrimoine en péril. En cause : les conflits, les effets du réchauffement climatique ou encore la pression sur les ressources naturelles.
Sous la direction d’Audrey Azoulay, l’Unesco a multiplié les signaux d’engagement envers le continent. Lors de cette session 2025, deux autres propositions africaines figurent parmi les 30 candidatures examinées : la réserve de biosphère de l’archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) et les forêts de Gola Tiwai (Sierra Leone), qui abritent notamment les éléphants de forêt, une espèce menacée.
Un patrimoine fragile et précieux
Cette reconnaissance souligne l’importance de préserver les savoirs, les rituels et les rapports à la terre qui perdurent dans les sociétés africaines. Elle vient aussi rappeler que ces patrimoines vivants restent particulièrement vulnérables.
La session élargie du Comité du patrimoine mondial, qui se tient à Paris jusqu’au dimanche 13 juillet, poursuivra l’examen d’autres dossiers. Parmi eux figurent les mégalithes de Carnac en France ou d’anciens centres de répression au Cambodge, inscrits au titre de la mémoire.