Le 19 octobre 2024, la ministre de l’Économie et des Finances a présenté devant les deux chambres du Parlement marocain les grandes lignes du projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2025. Dans un contexte économique mondial incertain et marqué par des crises climatiques, le PLF 2025 entend maintenir le cap des réformes tout en consolidant les acquis sociaux et économiques du Royaume sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Face à une croissance mondiale limitée à 3,2 % et une zone euro dont la progression ne devrait pas dépasser 1,3 % en 2025, le Maroc affiche une résilience économique. Grâce aux mesures prises pour stabiliser les prix des intrants agricoles et soutenir la consommation, l’inflation a été réduite à 1,1 % à la fin août 2024. Le pays prévoit une croissance de 3,3 % pour l’année 2024, portée par des secteurs exportateurs dynamiques.

Le projet de loi de finances 2025 repose sur quatre priorités majeures : la consolidation de l’État social, la stimulation de l’investissement, la poursuite des réformes structurelles, et la maîtrise des équilibres financiers.

Le gouvernement poursuit la généralisation de la protection sociale, avec l’objectif de finaliser le soutien direct à près de 4 millions de familles. La réforme du système de santé se poursuivra également avec la modernisation des infrastructures hospitalières et la formation renforcée des professionnels de santé. D’ici 2030, l’objectif est d’atteindre 45 professionnels de santé pour 10 000 habitants.

Le soutien à la scolarité sera renforcé, avec une augmentation des allocations pour chaque enfant à charge, atteignant 250 dirhams pour les trois premiers enfants et 350 dirhams pour les enfants en situation de handicap.

Le PLF 2025 table sur un investissement public ambitieux de 340 milliards de dirhams, destiné à dynamiser des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, le tourisme, et les travaux publics. Le gouvernement vise également à consolider la position du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales, notamment dans l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables.

Les projets phares incluent la “Stratégie du Génération Verte”, l’expansion des infrastructures pour la Coupe du Monde 2030, et le développement de projets liés à l’hydrogène vert. Les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficieront également d’un accès facilité au financement.

Les réformes structurelles en matière de justice, de gouvernance publique et de numérisation des services seront accélérées. L’administration judiciaire sera modernisée et la digitalisation des services publics poursuivie pour améliorer l’efficacité des processus administratifs.

La décentralisation et l’amélioration de la gouvernance régionale demeurent des priorités, tout comme la rationalisation des structures administratives déconcentrées.

Le gouvernement entend réduire le déficit budgétaire à 4 % du PIB en 2025, contre 5,4 % en 2022. Cette réduction sera permise grâce à une amélioration des recettes fiscales, qui ont augmenté de 11,9 % à fin septembre 2024, et à une meilleure rationalisation des dépenses publiques. L’endettement du Royaume sera maintenu en dessous de 69 % du PIB d’ici 2026.

Le PLF 2025 intègre des mesures pour atténuer l’impact des catastrophes naturelles, telles que les inondations dans le sud-est du Royaume et le séisme dans la région du Haouz. Une enveloppe de 2,5 milliards de dirhams sera allouée à la reconstruction des infrastructures touchées et au soutien des éleveurs et agriculteurs.

Le programme national d’approvisionnement en eau potable sera poursuivi avec la construction de trois nouveaux barrages et le développement de projets de dessalement de l’eau à Casablanca. Un budget de 18 milliards de dirhams est alloué à ces initiatives pour sécuriser les ressources hydriques du Maroc.

Rachid Mahmoudi

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