
La visite de la Directrice Générale de la Sécurité Intérieure française (DGSI), Céline Berthon, à Rabat, où elle a été reçue par Abdellatif Hammouchi, Directeur Général de la Sûreté Nationale et de la Surveillance du Territoire (DGSN-DGST), illustre la vitalité d’une coopération sécuritaire devenue stratégique. Dans un contexte régional instable, marqué par la persistance de la menace terroriste et l’émergence de nouvelles formes de criminalité transnationale, la complémentarité des services marocains et français apparaît plus nécessaire que jamais.
Depuis plus d’une décennie, les échanges de renseignements et les opérations conjointes entre les services intérieurs marocains et français ont permis de démanteler plusieurs cellules terroristes et de prévenir des attaques sur les deux rives de la Méditerranée. Le Maroc, qui s’est imposé comme un acteur central de la sécurité au Sahel et au Sahara, dispose d’une expertise précieuse en matière d’anticipation et de neutralisation des menaces jihadistes. La France, de son côté, bénéficie d’outils technologiques et d’un réseau européen qui complètent l’action de ses partenaires du Sud.
Le Sahel, foyer d’instabilité et de menaces
Au cœur des discussions, la détérioration sécuritaire au Sahel occupe une place centrale. La prolifération des groupes armés, le repli de certaines forces internationales et l’exploitation de trafics (armes, drogue, êtres humains) nourrissent un terreau propice à l’expansion terroriste. Dans ce contexte, le Maroc est un relais stratégique pour l’Europe, tant par sa position géographique que par son rôle de médiateur dans plusieurs crises régionales. Pour Paris, consolider le partenariat sécuritaire avec Rabat revient à renforcer la première ligne de défense contre des menaces qui finissent souvent par atteindre le sol européen.
Un partenariat à élargir et à moderniser
Les deux capitales ne se contentent pas de partager des informations. Elles cherchent désormais à renforcer la coordination opérationnelle et à adapter leur coopération aux nouveaux défis : cyberterrorisme, radicalisation en ligne, ou encore utilisation des flux migratoires par des réseaux criminels. La rencontre Hammouchi-Berthon ouvre la voie à un partenariat « augmenté », où les volets technologique, juridique et opérationnel doivent se compléter.
Sécurité, un pilier de la relation bilatérale
Au-delà des enjeux techniques, la dimension sécuritaire est aussi un levier diplomatique. Alors que les relations franco-marocaines sont en train de dépasser les périodes de crispation politique, la sécurité demeure un terrain d’entente et de confiance mutuelle. En rappelant l’efficacité des opérations conjointes et la convergence de leurs intérêts stratégiques, Rabat et Paris soulignent que la sécurité n’est pas seulement un domaine de coopération : c’est un pilier de leur relation bilatérale, et un gage de stabilité pour toute la région.
À cette occasion, la Directrice Générale de la Sécurité Intérieure française a salué la contribution des services de sécurité marocains à la sécurisation des Jeux Olympiques d’été accueillis par Paris en 2024, tout en examinant avec le Directeur Général de la Sûreté Nationale et de la Surveillance du Territoire les moyens de coordination et de renforcement des efforts communs pour contribuer au succès des événements de la Coupe d’Afrique des Nations de football que le Maroc accueillera en 2025, et de l’organisation de la Coupe du monde 2030 qui sera co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, notamment en ce qui concerne l’échange d’expertises et de données opérationnelles sur la gestion des risques majeurs pesant sur la sécurité publique.
Les discussions entre les deux parties ont également porté sur le renforcement des mécanismes de coopération bilatérale entre les services de sécurité intérieure du Maroc et de la France pour faire face aux diverses actions hostiles menaçant la sécurité des deux pays, y compris la lutte contre l’espionnage étranger et les activités qui y sont liées.
Le communiqué conclut que cette rencontre témoigne de l’importance capitale de la coopération bilatérale maroco-française dans le domaine de la sécurité, car elle constitue un modèle efficace et régulier de coopération globale entre les deux pays, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et l’immigration illégale, partant de la conviction bilatérale de la nécessité de travailler à l’élaboration d’une vision proactive commune pour faire face à toutes les menaces criminelles et terroristes transnationales.






























