Alors que le Maroc amorce sa transition énergétique, un expert international du domaine des énergies renouvelables interpelle sur un facteur à considérer au premier plan pour se parer contre toute surprise désagréable.

Tous les regards sont tournés vers le Maroc alors que le pays mène tambours battants sa transition énergétique en exploitant ses vastes ressources éoliennes et solaires. Véritable pont entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc bénéficie d’une position avantageuse pour tirer plein parti de l’émergence de son industrie du renouvelable. Ce faisant, un besoin significatif de flexibilité des moyens de production électrique, appuyés par les technologies de stockage d’énergie, devient nécessaire pour maintenir la fiabilité et la stabilité du réseau électrique marocain et réussir la transition énergétique engagée.

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Avec une capacité installée d’énergies renouvelables atteignant déjà presque 4GW, le pays dispose de tous les atouts nécessaires pour atteindre son objectif 2030 visant à dépasser les 50% d’énergie renouvelable au sein de son mix énergétique. Partenaire clé d’une Europe en demande constante d’électricité renouvelable bon marché et d’hydrogène vert, le Maroc peut tirer grand profit de son accès, à ce jour exclusif, au réseau électrique européen. Non seulement son rôle d’exportateur d’énergie décarbonée peut devenir un véritable moteur de sa croissance économique, mais le pays pourra également bénéficier de cette interconnexion pour importer de l’électricité en cas de carence et pour contribuer à l’équilibrage de son réseau.

Transition énergétique : Des variations subtiles

Garantir l’équilibre et la stabilité du système électrique est un point capital, qui gagne en importance au fur et à mesure que le pays intègre une quantité croissante d’énergie renouvelable intermittente.

Les capacités de production pilotables permettent de faire face aux variations subites de l’offre et de la demande d’électricité renouvelable, qui sans cela causeraient de graves problèmes sur le réseau, tels que blackouts, fortes instabilités ou encore pertes financières. Les principales sources de flexibilité proviennent des centrales de moteurs à gaz, qui peuvent être mises en marche ou arrêtées de manière quasi instantanée, et des unités de stockage d’énergie.

Introduire une forte part de flexibilité dans la production électrique du Maroc n’est pas une option si le pays veut faire la part belle au renouvelable. Il s’agit d’un défi majeur, qui demande la mise en place d’une stratégie énergétique intégrée et intelligente. Encore plus aujourd’hui qu’avant, le prix de production d’un kWh in fine n’est optimisé qu’en combinant astucieusement les différentes technologies pour les meilleures performances, le moins de risques d’interruption, quelle que soit l’évolution de la consommation.

C’est en faisant dès aujourd’hui les bons choix technologiques en faveur de la flexibilité que le Maroc pourra offrir à sa population une électricité véritablement abondante, fiable, décarbonée et bon marché.

 Tarik Sfendla, Expert international en transition énergétique

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