La loi interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique est entrée en vigueur le premier de ce mois. Si sur le papier les nouvelles règles sont claires, il faudra certainement un long temps d’adaptation pour les activités commerciales où le sachet en plastique est profondément ancré dans les habitudes.

Un Maroc sans sac en plastique, sans «Mika». C’est difficile à imaginer. Ceci dit, sur le plan législatif, le royaume est désormais à la pointe des standards environnementaux internationaux. La loi 77-15 interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la com- mercialisation et l’utilisation des sacs en plastique est en effet entrée en vigueur le 1er juillet 2016, bousculant ainsi les habitudes des commerçants et les modes de consommation. Trop largement utilisés, les sachets ultrafins à usage unique sont ainsi appelés à disparaître chez tous les commerces de biens, de denrées ou de services. Parmi les plus grands consommateurs de ce produit polluant, l’on retrouve les enseignes de la grande distribution. Ces derniers ont déployé de grands moyens pour se conformer à la nouvelle réglementation. En effet, l’ensemble de ces magasins de toutes tailles présenteront à leurs clients des sacs réutilisables à la place des sacs jetables jusque là utilisés. Différents types d’emballages seront disponibles gratuitement à l’intérieur des supermarchés en fonction de la nature du produit. Parmi ces alternatives, l’on retrouve sacs en papier, barquettes, papier glacé ou paraffiné, papier aluminium. Ces emballages de substitution seront, sur le papier, mis gracieusement à la disposition des consommateurs. Sinon, le consommateur n’aura d’autre chois que d’acheter des sacs en tissu et réutilisables à la caisse.

dynamique de substitution 

Par ailleurs, les pouvoirs publics sont particulièrement mobilisés pour réussir cette transition. Ils affichent une tolérance zéro à l’égard des contrevenants. plusieurs départements veilleront à l’application de la loi. Le ministère de l’industrie se chargera du contrôle de la fabrication locale, le département de l’intérieur scrutera le marché local et la douane contrôlera l’importation et l’exportation. Par ailleurs, 4 projets d’arrêtés sont dans le circuit d’adoption en vue de fixer les caractéristiques techniques, le marquage et l’impression des sacs en matière plastique exclus de l’interdiction. Dans un autre registre, un dispositif a été mis en place pour accompagner l’interdiction et surtout garantir la disponibilité des produits de substitution. Les producteurs des sacs plastique sont appelés à se reconvertir. Selon le département de l’industrie, le tissu local a un vrai potentiel de reconversion avec notamment une capacité de fabrication de sacs tissés d’environ 30 millions de sacs/an et de sacs non tissés de 100 millions de sacs/an. Selon un benchmark effectué par le département de l’industrie, le Maroc aura besoin de 8 à 9 milliards de sacs en papier et de 10 millions de sacs réutilisables. la reconversion des entreprises du secteur formel nécessitera d’ailleurs une enveloppe budgétaire de 200 MDH grâce à un fonds de soutien ad hoc. En attendant, la campagne de ramassage et d’élimination des sacs en plastique, lancée le 5 juin et pilotée par le ministère de l’intérieur, se poursuivra jusqu’à fin octobre 2016.

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