Secteur à fort potentiel     de développement, l’industrie du papier et du carton reste toutefois restreint d’accès à cause des lourds investissements qu’il nécessite. Au Maroc on dénombre 62 acteurs pour une production globale couvrant à peine 50% de la demande locale selon une note de la chambre de commerce française. Gharf Papier et Carton (GPC), filiale de Ynna Holding, se taille la part du lion. Une performance qui mérite d’être contée.

Derrière une grande réussite, un grand nom 

Derrière GPC, se trouve un nom, et non des moindres : feu Miloud CHAÂBI. En effet, c’est en 1992 que ce « self made man », dans la logique de diversifier les activités de son empire financier – Ynna Holding – crée cette entité spécialisée dans l’industrie du papier et du carton ondulé. Qui ne le connait pas ? En fait, la vie de l’homme rime avec celle du Maroc, et traduit l’immensité des possibilités qui s’offrent à tout être humain, quand ce dernier le veut bien sûr.

Miloud CHAÂBI : Une vie de lotus

Né en 1930, homme au parcours atypique, celui qui comptait parmi les hommes les plus riches, puissant et influent au Maroc, voire même au monde – puisqu’il figurait au classement Forbes – est pourtant issu d’une famille extrêmement pauvre.

Berger né de berger, il passa l’enfance et l’adolescence à paître le troupeau jusqu’à ce qu’appelé par le destin radieux qui l’attendait, le jeune Miloud fuit de son Essaouira natal pour Kenitra. C’est là qu’à 18 ans, il créa sa première entreprise après quelques petits contrats effectués ça et là.

A cette première entreprise dans l’immobilier, l’homme va fonder une seconde, cette fois-ci dans l’industrie en 1964, qui connaîtra un franc succès. Fort de sa prospérité, et comme pour ne pas inscrire le succès de l’homme sur le coup du hasard heureux, il va mettre sur pied en 1966 une fondation portant son nom «  pour accompagner le développement par l’éducation et la solidarité sociale ». Une vie et une histoire sue de tous, mais dont on ne se lasse pas de raconter tant elle est riche d’enseignement et source de motivation.

Miloud CHAÂBI a activement participé au rayonnement de l’industrie marocaine.

Ayant à son actif la création de plusieurs autres unités industrielles qui interviennent dans des secteurs vitaux de l’économie marocaine, à savoir le BTP, l’hydraulique, l’hôtellerie, l’énergie, la chimie, le ferroviaire, la grande distribution, etc. Il mourut excessivement riche le 17 avril 2016 à l’âge de 86 ans. Sa fortune s’évaluait à 1,5 Milliard de dollars par le Magazine Forbes en 2015.

Une industrie lourde pour des coûts étouffants

Le domaine de l’emballage papier et carton est un secteur pour lequel les données sont à la fois rares  et opaques. Il y a une décennie, le ministère de Industrie marocaine chiffrait la production à 4,7 milliards de dirhams pour une production annuelle de papier estimée à 550 000 tonnes, soit 15 kg/an  d’emballage consommé par chaque Marocain. Mais ça c’était il y’a 10 ans. Le déficit d’information ne permettant pas de disposer d’information actualisée. Sinon, il est clair que ce ratio est largement passé à la hausse due aux diverses politiques écologiques menées ces dernières années visant l’interdiction du sac plastique comme la loi « zéro Mika » adoptée en 2016.

Bien que la structuration de GPC rend difficile une communication des chiffres  sur les performances de l’entreprise, comme l’a laissé entendre son Directeur Mounir El Bari, il est tout de même clair que les investissements opérés sont énormes et s’évaluent en centaine de millions de dirhams.

A titre, l’extension des sites d’Agadir l’an dernier a coûté une enveloppe de 115 millions de dirhams, les usines installées dans l’Atlantic Free Zone de Kénitra en 2017 l’ont été pour la bagatelle de 800 Millions de Dirhams.

Celui de Mohammedia lancé beaucoup plus tôt est de l’ordre de 500 millions de dirhams avec une capacité de production nde 500 000 emballages par, comme l’indique la filiale sur son site. On le voit très bien, GPC se situe dans le domaine des industries lourdes.

Nécessitant  les technologies parmi celles les plus avancées au monde pour faire fonctionner des équipements où on retrouve des trains onduleurs de laize, des lignes à découpe rotative allant jusqu’à 15000 unités par heure, lignes d’impression et de découpe, des presses platines, des machines de montage, etc.

Un leadership exemplaire

Allant du simple conditionnement utilisé dans la distribution, la restauration à des solutions plus innovantes, l’offre de GPC propose « packaging personnalisé » et « solutions d’emballage sur mesure ».

En Afrique, le Maroc se situe au 5e rang des importateurs de technologie d’emballage. Et GPC, leader sur le marché local dessert le secteur industriel et agricole par son offre grâce à ses 7 sites de production repartis dans le Royaume (Agadir, Kénitra, Meknès, Mohammedia) son centre de Ramassage de papier et carton à Casablanca. Dans le secteur, il propose également, en plus des emballages, des plateaux agricoles dont le montage s’effectue dans les centres de Ait Melloul, Mohammedia, Mejjat et celui de Berkane qui vient de voir le jour.

Plus d’un millier de travailleurs participent chaque jour à maintenir le leadership de GPC dans sa filière.

Certainement motivé par le parcours de Miloud dont l’ombre plane toujours sur l’héritage laissé.

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