L’industrie halieutique nécessite aujourd’hui une approche continue et adaptative pour répondre aux défis persistants tels que la surpêche et le changement climatique, a affirmé, mercredi à Casablanca, le directeur des Pêches maritimes, au ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Bouchta Aichane.
S’exprimant lors d’un panel organisé dans le cadre de la 3ème édition du Forum International de l’industrie halieutique au Maroc, sous le thème « La recherche scientifique au service de la durabilité des ressources halieutiques », M. Aichane a expliqué que cette approche comprend des mesures techniques, une gestion basée sur la science et une coopération internationale pour garantir la durabilité des ressources marines et maintenir l’accès aux marchés internationaux.
Une approche territoriale est privilégiée, avec une gestion spatiale de l’effort de pêche et la création d’aires marines protégées, a-t-il fait savoir, notant qu’alors que cette approche a déjà été initiée dans certaines régions, elle est en cours de déploiement dans d’autres, avec une attention particulière portée aux exigences internationales telles que le Marine Mammal Protection Act et le Moratorium Protection Act.
Le Maroc s’efforce également de se conformer aux normes internationales telles que celles de la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT) et de la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM), ce qui lui permet de maintenir ses exportations vers des marchés clés comme les États-Unis, a relevé M. Aichane, précisant que des certificats positifs ont été obtenus, témoignant de l’engagement continu du pays envers la durabilité et la conformité aux réglementations internationales.
Selon lui, la durabilité de l’industrie halieutique est un objectif primordial pour le département de la pêche, reflétant un engagement de longue date envers la gestion durable des ressources, un processus qui a débuté dans les années 70 avec l’introduction des licences de pêche, évoluant ensuite pour répondre aux normes internationales grâce à la stratégie halieutis.
Il a dans ce sens fait savoir que le système actuel du Département de la pêche maritime repose sur les recommandations scientifiques de l’Institut National de Recherche Halieutique (INRH) et des organisations régionales, visant à contrôler la mortalité par pêche à travers des licences et des quotas, et sur des mesures techniques mis en place pour limiter les effets néfastes sur les stocks et les espèces vulnérables, soulignant que cette gestion est renforcée par des mécanismes opérationnels et couvre plus de 30 stocks de poissons et espèces littorales.
Pour sa part, le directeur régional de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) de Casablanca-Settat, Mohammed Zardoune, a indiqué qu’en collaboration avec les autorités compétentes et les acteurs du secteur, notamment l’INRH, l’ONSSA œuvre pour prévenir et contrôler les risques sanitaires afin d’assurer la sécurité des produits de la mer destinés à la consommation humaine.
« La maitrise des risques sanitaires revêt une importance cruciale pour assurer la durabilité du secteur maritime, car en garantissant la qualité et l’innocuité des produits de la mer, nous assurons la viabilité économique de l’industrie halieutique à long terme », a déclaré M. Zardoune.
À cette fin, a-t-il poursuivi, l’ONSSA met en œuvre des plans de surveillance rigoureux, couvrant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, de la capture à la commercialisation des produits de la mer, afin de détecter tout risque sanitaire potentiel et d’y remédier.
La collaboration avec les acteurs du secteur constitue une pierre angulaire de l’engagement de l’ONSSA envers la sécurité alimentaire, la santé publique et la durabilité économique du secteur maritime, a-t-il souligné.
De son côté, la représentante du Sustainable Fisheries Partnership (SFP), Carmen Gonzales, a réitéré l’importance de la collaboration entre transformateurs, producteurs et autorités pour une gestion responsable des ressources, et des recherches scientifiques pour fournir des recommandations objectives afin de guider les décisions.
Pour répondre à la demande croissante en produits halieutiques, des données transparentes et des stratégies adaptées sont nécessaires, a-t-elle estimé, notant que la publication régulière de données sur les activités halieutiques est essentielle pour évaluer précisément les stocks et élaborer des stratégies adaptées.
Et d’ajouter qu’il est impératif de renforcer le développement des sciences de la pêche et de promouvoir la collaboration entre recherche et industrie, d’autant plus que l’intégration de technologies telles que l’intelligence artificielle peut améliorer la gestion des ressources.
Organisé par la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP) en partenariat avec le Swiss Import Promotion Program (SIPPO) et la Commission Générale de la Pêche en Méditerranée (CGPM), le Forum réunit les acteurs majeurs de l’industrie halieutique, ainsi que des représentants gouvernementaux, des chercheurs, des entreprises du secteur privé et des partenaires internationaux.