+ 1 m3 d’hydrogène équivaut à 3 KWh d’énergie
+ D’ici 2050, l’hydrogène vert (Green H2) représentera un marché de 200 M$/an
+ 4% de la consommation mondiale devrait être adressée par le Maroc
Il est bon de savoir que 1 Kg de pétrole, c’est à peu près 12 KWh d’énergie quand on le brûle. 1 L d’essence, gazole, kérosène, essence normale, pèse 720g et contient à peu près 9 KWh. En électrolyse industrielle il faut à peu près 1L d’eau et 5 KWh d’électricité pour fabriquer 1m3 d’hydrogène représentant à peu près 3 KWh d’énergie. C’est donc un rendement de 60% parce qu’on introduit l’électricité à 5KWh et on ressort un produit qui lui a une capacité énergétique de 3KWh. En somme 1000 L d’hydrogène contiennent autant d’énergie que 0,3 L d’essence.
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De la fabrication de l’hydrogène…
En ce qui concerne la fabrication de l’hydrogène, il faut savoir qu’il est fabriqué par électrolyse industrielle et qu’il existe à date 3 technologies pour le faire. Deux d’entre elles sont mâtures alors que la dernière qui l’est moins semble pourtant la plus prometteuse. La première baptisée “membrane à échange de proton“, PEM en anglais (Proton-exchange membrane), la seconde désignée “AlKalinelectrolysercell“ (AEC) utilise un électrolyte solide. Idem pour la dernière identifiée comme “Solid oxide electrolysercell“ (SOEC). Les deux premières ont un rendement de 60% et la dernière a un rendement de 80%.
A l’hydrogène vert de portée industrielle
L’hydrogène vert sous-tend une économie industrielle très vaste. Alors quand on regarde un peu la chaîne liée à l’hydrogène, on part d’abord de la production d’électricité verte, à partir d’éolien ou de solaire.
Ensuite, on a une 2ème phase qui consiste à faire l’électrolyse pour produire l’hydrogène ; et cet hydrogène va par la suite être soit converti dans des usines. En effet, comme l’hydrogène n’est pas facilement transportable et manipulable, on le convertit en des produits plus facilement transportables, tel que l’ammonium ou le méthanone. Il peut être également métamorphosé sous forme liquide via des stations de compression.
Quant à la 3ème phase, elle est logistique, et intègre tout ce qui est stockage et transport ; que ce soit par pipe, train, camion, bateaux… Puis vient la 4ème et dernière phase, celle de l’application industrielle qui va tabler sur comment utiliser cet hydrogène dans l’industrie au sens large du terme : sidérurgie, pétrochimie, chimie ainsi que l’industrie manufacturière utilisant de la chaleur.
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Green H2, quelle portée pour le Royaume ?
Pour mesurer la portée de l’hydrogène vert, il faut saisir les enjeux économiques de cette matière. S’il est vrai qu’il est encore précoce de fournir des données exhaustives et clairement détaillées sur le potentiel du green H2, quelques indications fournies par Mohammed Zniber, le président du cluster marocain de l’hydrogène vert, donnent à croire qu’à l’horizon 2050, le marché des composantes et des équipements pour tous les maillons de la chaîne ne représenterait pas moins de 200 MM$/an. Ce qui du reste est énorme.
Ajouter à cela l’annonce d’un Maroc qui « devrait adresser 4% de la consommation annuelle de l’hydrogène vert », comme indiqué par l’Executive Director Head of Development de MASEN, Tarik Hamane, nul besoin d’être un économiste patenté pour comprendre le potentiel financier. En effet, c’est une manne qu’offre dame nature, et qui participerait grandement à rééquilibrer une balance commerciale toujours déficitaire.
Faut-il alors, sans perdre une seule minute, mettre en œuvre une politique, à la fois ambitieuse et audacieuse « d’innovation et de prototypage industriel qui permettra au Maroc de développer une offre industrielle compétitive dans ce domaine. Outre le Cluster Green H2 qui est déjà un outil de premier plan, il faudra nécessairement favoriser certains autres leviers stratégiques qui permettront au Royaume de tirer tous les dividendes de cet enjeu énergétique majeur que représente l’hydrogène vert.
Frère John