La crise économique provoquée par la Covid-19 – avec la fermeture des frontières et la chute des visites dans une ville qui repose essentiellement sur le tourisme continue à se faire sentir à Marrakech, qui lutte pour survivre.

L’un des secteurs les plus impactés est l’immobilier, qui reposait essentiellement sur les investissements locatifs et l’acquisition de biens secondaires dont la clientèle principale sont les marocains résidents à l’étranger, ainsi que les casablancais et Rbatis qui avaient pour habitude de passer les weekends et les vacances à Marrakech.

Étant une Marketplace miroir du marché marocain, Avito dévoile l’état de l’offre et de la demande de la ville ocre avec l’aide de ses partenaires, clients du secteur qui décrivent l’expérience vue de l’intérieur.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la demande – mesurée à travers les intentions d’achat effectuées sur le site – a repris et ce depuis le mois de juin dépassant même les chiffres enregistrés en janvier et février 2020 en l’occurrence, 35 000 intentions de contact mensuelles sur les offres de location et 20 500 intentions d’achat sur les offres de vente.

Toutefois, l’offre quant à elle, reprend timidement avec des prix plus bas, qui peuvent atteindre une chute de 9% comparativement avec l’avant Covid-19. Le prix moyen de location pour une superficie de 80m2 sur Avito est de 3 650 Dhs pour la location et de 589 900 dhs pour la vente. Ce prix varie selon le quartier du bien et son état. Cette tendance a été également confirmée dans l’indice de prix publié par l’ANCFCC et Bank Al Maghrib qui a relevé une régression de 1,8% sur les prix de vente sur l’ensemble de l’année ainsi qu’une baisse 10,1% sur les transactions.

Cela peut être expliqué par la réticence des propriétaires à baisser leur prix face à une demande plus exigeante que jamais et qui préfèrent attendre que cette crise soit passée pour vendre au juste prix.

Entre les acheteurs profitant de la crise pour faire “une bonne affaire” et acquérir des biens au prix le plus bas possible et des vendeurs qui ne veulent pas céder, le gap s’accentue.

Hamza Berrada, directeur commercial de la régionsud au sein du groupe Alliances, confirme la tendance observée sur le site et ajoute que l’impact observé varie d’un segment à un autre, en soulignant que le segment le plus touché reste les appartements économiques contrairement aux villas de petites superficies et lots de terrain de 400m2 à 600m2 qui ont connu une croissance de la demande. “Le confinement a aidé dans la prise de conscience de l’importance de l’espace de vie des logements et cela a impacté positivement la demande des villas et lots de terrain” a déclaré Hamza Berrada.

Face à cette crise, les dirigeants de l’immobilier ont pris conscience que s’adapter est devenu une nécessité afin de faire face à ce qui pourrait être des changements permanents pour l’industrie après la crise.

“Cette crise a fait resurgir un sentiment d’urgence encore plus grand qu’avant pour numériser l’offre et offrir une meilleure expérience aux locataires et aux acheteurs, avec un parcours d’achat digitalisé.” déclare Sahsah Yassine, directeur commercial chez le promoteur immobilier Caprice spécialisé dans la vente des appartements haut standing et locaux commerciaux à Marrakech.

En immobilier comme dans de nombreux secteurs, la crise de la Covid-19 bouleverse les pratiques et accélère la digitalisation pour être au plus près des attentes des acquéreurs d’aujourd’hui. C’est donc toute la chaîne immobilière qui doit continuer à faire preuve d’adaptabilité. “L’enjeu étant pour tous les acteurs de l’immobilier de se réinventer pour proposer un modèle davantage tourné vers les outils numériques et la digitalisation de l’offre. Notre rôle est d’accompagner les professionnels afin de mener à bien cette transition” conclut Zakaria Ghassouli, directeur général de Avito, la marketplace numéro 1 de l’immobilier au Maroc.

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