Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a lancé un appel fort lors de l’ouverture de la deuxième édition de la Conférence sur les industries culturelles et créatives tenue à Rabat, invitant à une évolution significative dans ce secteur. Le Maroc, a-t-il affirmé, doit passer d’une consommation passive des produits culturels à une véritable production économique.
Organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et en partenariat avec la Fédération des industries culturelles et créatives de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), cette conférence marque un tournant dans la réflexion sur la place des industries culturelles dans le développement économique du pays. Soutenue également par l’Union Européenne au Maroc, cette initiative met en lumière les ambitions du Royaume dans un secteur en pleine expansion.
Le Maroc de consommateur à producteur dans l’industrie culturelle
Lors de son intervention, Bensaid a souligné que le Maroc, à l’instar de plusieurs pays du Sud, demeure un consommateur majeur de produits issus des industries culturelles et créatives. Toutefois, le pays peine encore à s’imposer en tant que producteur reconnu à l’échelle internationale. « Nos musiques, nos paysages, notre histoire, nos contes, notre cuisine nourrissent pourtant ces industries à travers le monde, » a-t-il affirmé. Pour inverser cette tendance, le ministre a appelé à réinvestir dans la créativité et la jeunesse marocaines, avec l’objectif de promouvoir localement un écosystème de production dynamique.
Le Maroc possède un riche patrimoine culturel, tant matériel qu’immatériel. Selon le ministre, le pays défend avec ferveur l’importance de son héritage culturel, non seulement sur le plan national, mais aussi à l’échelle africaine et internationale. En parallèle, le Royaume cherche à valoriser la créativité et l’innovation, des éléments essentiels pour dynamiser les industries culturelles et créatives.
Des industries au cœur de l’économie mondiale
Dans un contexte où ces industries occupent une place de plus en plus centrale dans l’économie mondiale, Bensaid a mis en avant les avantages compétitifs dont dispose le Maroc. Il a souligné que le pays bénéficie d’une main-d’œuvre jeune, dynamique, mieux formée et ouverte aux nouvelles tendances mondiales, y compris les langues étrangères. Ce capital humain représente, selon le ministre, un atout clé pour l’innovation et le développement des industries culturelles.
Les accords de libre-échange, les investissements étrangers directs, ainsi que les hubs industriels et logistiques du Maroc ont permis au pays de prendre des parts de marché dans des secteurs majeurs comme l’automobile et l’aéronautique. Ces succès, a ajouté le ministre, sont des signes prometteurs pour l’industrie culturelle, qui pourrait elle aussi s’imposer à l’échelle mondiale.
Un modèle basé sur la stabilité et l’innovation
Sur le plan national, le Maroc jouit d’une stabilité qui favorise l’essor des industries culturelles. Le ministre a mis en exergue l’importance du tissu associatif et des différents niveaux de gouvernance, de la commune à la région, en tant qu’acteurs essentiels dans ce secteur. Cependant, il a souligné que la réussite des industries culturelles dépend de la flexibilité des mécanismes et d’un dialogue constant avec les parties prenantes.
Bensaid a également rappelé que le Maroc, sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a choisi de mettre l’accent sur la valorisation du capital humain comme moteur du développement. Cette vision, a-t-il précisé, place la culture au cœur de la dynamique de croissance, tout en promouvant un développement durable et respectueux de l’équilibre naturel et de la diversité culturelle.
Un secteur en pleine croissance
La deuxième édition de la Conférence sur les industries culturelles et créatives, placée sous le thème « Célébrer le patrimoine, investir dans l’avenir », offre une opportunité de réfléchir aux perspectives de ce secteur prometteur et dynamique. Celui-ci contribue non seulement à la création de richesse et d’emplois, mais participe également au rayonnement international du Maroc. Les nouvelles tendances en matière de gouvernance, de financement et de transition numérique seront également au cœur des discussions.
Rachid Mahmoudi
