Placée sous le thème « Les écosystèmes industriels, un réel modèle de développement– retour sur expérience », le première table ronde d’Industry Meeting Day a été l’occasion de revenir sur la stratégie sectorielle mise en place par le Plan d’accélération Industrielle sous forme d’écosystèmes.
Dans ce cadre, des objectifs précis sont fixés aux industriels, à travers des contrats de performance conclus entre les porteurs de projets d’écosystèmes et l’État, en terme, notamment, de création d’emplois, de valeur ajoutée et de capacités d’exportation.
Ainsi, ce panel a vu la participation de Mohamed Fikrat, Président de la Cosumar
et Président de la Commission Investissements, Compétitivité et Emergence Industrielle de la CGEM, Hakim Abdelmoumen, Président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA), Karim Cheikh, Président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), Karim Tazi, Président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), Younes
Lahlou, Président de la Fédération marocaine de plasturgie (FMP), Amine Louali, Président de L’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM) et Directeur Général
Délégué de Maghreb Steel. Avec Mohamed Fikrat, en tant que modérateur, les intervenants sont revenus tour à tour sur la définition de la notion d’écosystèmes en la reliant aux spécificités de leur secteur et ont exposé leur état d’avancement. Ils ont ensuite pointé les perspectives et les défis à relever pour l’atteinte de leurs objectifs.
Le modérateur du panel, Mohamed Fikrat, a finalement conclu le débat en affirmant : « Pour résumer ce débat, il en est ressorti que la notion d’écosystèmes est aujourd’hui bien ancrée. Également le fait que tous les secteurs aient adopté soit une logique métier soit une logique produits, comme c’est le cas pour l’automobile et le textile ou alors plus transverses pour la partie emballage et sidérurgie. On ressent aussi qu’il y a des ambitions pour plus de développement local mais aussi pour attirer d’autres investisseurs. Maintenant il faut être conscient que ce développement relève d’une responsabilité collective et non pas seulement institutionnelle».
AUTOMOBILE :
Hakim Abdelmoumen , Président de l’Association marocaine pour l’industrie
et le commerce de l’automobile (AMICA)
« L’Association Marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile est une association qui rassemble 167 adhérents, et qui fédère 4 grands constructeurs
automobiles, et nous disposons également de 4 centres de formation des métiers de l’industrie automobile.
Pour parler des écosystèmes automobiles, nous allons revenir à la création de ces écosystèmes, je reviens donc à l’année 2012 qui m’avait marqué. À cette époque Renault qui s’est implantée au Maroc dans un contexte de crise pour le secteur : 100.000 voitures, une intégration locale très basse, un secteur de l’industrie de
l’équipement dominé par le câblage, et des multinationales qui travaillent dans
leur coin.
Vu ce contexte, nous nous sommes réunis et nous avons réfléchi à une stratégie pour le secteur. Le point positif est que le ministère de l’Industrie était partie prenante avec nous dès le départ. Nous avons donc commencé à décomposer la voiture en modules
comme le ferait un constructeur, et nous avons bâti la stratégie suivante : au lieu de demander aux sous-traitants de venir au Maroc, nous avons plutôt quantifié le
marché. La démarche a été vendue aux donneurs d’ordre mondiaux notamment PSA qui n’est pas venue au Maroc pour les infrastructures mais pour la stratégie.
Comme son Président me l’avait dit: «ce qui m’intéresse aujourd’hui au Maroc n’est pas ce que vous avez comme chiffres ou comme structures mais c’est que vous savez où vous voulez allez».
Renault s’est également engagée à son tour, sur des objectifs sur l’intégration
et le sourcing. 1.800 ingénieurs conception-développement au Maroc, c’était inimaginable il y a quelques années, mais maintenant c’est une réalité. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler sur la partie des nouvelles versions des écosystèmes à travers la régionalisation et les nouvelles technologies, nous visons des orientations technologiques importantes.
Concernant nos objectifs de 100 milliards de dirhams et du taux d’intégration, ceux-ci
sont déjà atteints, donc l’idée est de travailler sur de nouveaux objectifs plus importants. Maintenant, en matière de régionalisation, on reproche au secteur automobile d’être concentré sur la région de Tanger, Kenitra et Casablanca, qui sont des écosystèmes régionaux.
Nous travaillons pour ne pas concentrer la stratégie que sur la zone franche mais également créer un environnement plus favorable sur l’ensemble du territoire. »
TEXTILE :
Karim Tazi, Président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH)
« L’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement est probablement la plus vielle association du pays.Nous sommes un secteur important par le nombre d’emplois, et nous représentons aujourd’hui, avec 600 entreprises, 90% de l’export et 80% de la valeur ajoutée du pays et près de 40% du plan industriel.
De part le monde, nous avons la particularité d’être une association atypique, puisqu’en général les associations textiles sont nombreuses au sein d’un même pays, alors qu’au Maroc nous sommes les seuls.
Nous avons la conviction que pour réussir un projet il n’y a pas de fatalité, et que le secteur textile est un nouveau né avec un grand avenir devant lui.
Pour cela, il faut mettre en place une dynamique composée d’écosystèmes, des hommes et des femmes opérant dans un environnement porteur.
Dans le textile, il y a autant d’écosystèmes possibles que de vêtements que vous avez dans votre garde-robe, donc nous avons décidé de choisir et de garder les écosystèmes dans lesquels le Maroc possède déjà un savoir-faire historique, une compétitivité, et un potentiel local et international. Nous en avons donc gardé 6, avec donc 4 écosystèmes dans l’habillement, 1 écosystème dans les tissus du textile de maison et 1 écosystème dans les tissus à usage technique.
Nous avons analysé tous ces écosystèmes et essayé d’appuyer fortement sur les
maillons faibles de ce secteur. Ainsi il en est ressorti que pour les autres secteurs, par exemple l’automobile, ils disposent de grands agrégateurs industriels qui constituent le cœur de leurs écosystèmes, qui les entourent et qui leur permettent de décliner leur
stratégie plus facilement, ce qui n’est pas le cas du secteur du textile.
Donc notre ambition aujourd’hui est de renforcer le cœur de notre écosystème en créant des grands agrégateurs nationaux et de combler les maillons faibles de toutes nos filières en boostant l’innovation, la maitrise technique et l’investissement pour permettre l’émergence d’un secteur textile marocain digne de ce nom. »
PLASTURGIE :
Younes Lahlou, Président de la Fédération marocaine de plasturgie (FMP)
Le secteur de la plasturgie, qui compte 650 entreprises, génère 50.000 emplois directs
et 12, 4 milliards de dirhams de chiffre d’affaires. Notre fédération est constituée de 9 associations opérant dans tous types d’industries. Nous avons développé 4 secteurs qui ont été identifiés par leur importance sur le plan économique, par leur valeur ajoutée, le nombre d’emplois qu’ils génèrent et par le niveau de régionalisation. Dans
ce sens, nous avons l’avantage d’être un secteur où nous pouvons être implantés
un peu partout. En ce qui concerne la plasturgie, nous avons décliné les écosystèmes en 4, et ce sur la base d’études approfondies, de l’identification des besoins spécifiques et de la qualité des industries marocaines existantes en faisant face à l’ouverture
sur les marchés internationaux et en donnant la possibilité aux entreprises d’avoir entre les mains un outil qui va les pousser à l’investissement.
Le premier écosystème retenu a été celui de la plasticulture, parce que le Maroc est un pays agricole où la plasturgie joue un rôle primordial dans le développement industriel agricole moderne : aujourd’hui nous avons beaucoup d’entreprises marocaines travaillant dans le secteur agricole mais nous accusons un manque par rapport à
certains produits de qualité qui jusqu’à présent sont importés de l’étranger.
À côté de cela, nous travaillons sur le développement régional de certaines entreprises qui existent à Casablanca ou au Nord et que nous poussons à se développer au Sud.
Le deuxième écosystème est celui de l’emballage. Nous assistons actuellement au développement de l’emballage au Maroc, mais l’industrie de l’emballage au Maroc ne fait que commencer, à travers les emballages modernes par la distribution organisée.
Ceci dit, il persiste un grand besoin en infrastructures d’entreprises fabricant des emballages en adéquation avec les attentes du consommateur marocain.
Nous avons par exemple au niveau du thermoformage beaucoup de produits qui sont importés donc nous avons créé cet écosystème emballage qui va servir les entreprises pionnières voulant se développer sur ce créneau. Le troisième écosystème est celui du
BTP, avec lequel notre quotidien est très lié, en matière de tubes, de systèmes d’évacuation, de systèmes de sanitaires électriques… Ce qui en fait un secteur
très important sur lequel nous nous sommes penchés pour créer de la valeur
ajoutée et de l’emploi.
Le quatrième écosystème est celui du recyclage. Comme vous le savez, l’un
des matériaux les plus faciles à recycler est le plastique, encore faut-il savoir le collecter et le ramasser et donc nous avons mis en place un écosystème très important pour créer des entreprises spécialisées et pointues en matière de recyclage. Ce qui n’existe pas à ce jour au Maroc à part pour le PET. Nous disposons actuellement au Maroc de 47 produits en matière plastique que nous ne savons pas recycler ou que nous recyclons très mal, et justement les écosystèmes ont pour but l’établissement d’entreprises
spécialisées pour remettre les produits recyclés dans le circuit. Ces écosystèmes
nous permettrons de créer à moyen terme 38.000 postes d’emploi. Par ailleurs, nous sommes également présents dans les autres industries comme l’aéronautique, l’industrie automobile, le textile… par l’injection, par les produits techniques, par le
câblage, à travers le polypropylène. D’où l’importance majeur du secteur de la plasturgie dans l’industrie marocaine.
Nous sommes l’un des secteurs ayant signé le plus en retard nos écosystèmes
mais je peux annoncer que jusque là, 30% de nos objectifs ont déjà été réalisés. Et nous avons comme but, pour les 3 prochaines années, de rendre la plasturgie marocaine leader en Afrique de l’Ouest et au Maghreb. Et ce qui nous tient particulièrement à cœur en tant que professionnels, c’est de faire en sorte que l’écosystème recyclage au Maroc réponde aux normes internationales. »
AGRO-INDUSTRIE :
Mohamed Fikrat , Président de la COSUMAR et Président de la Commission Investissements, Compétitivité et Emergence Industrielle de la CGEM
« Pour le secteur de l’agro-industrie, nous disposons d’un concept proche du concept de l’écosystème, c’est celui de l’interprofession. Dans l’élan du Plan Maroc Vert, il y a
eu la mise en place d’une vingtaine d’interprofessions qui ont pour ambition de relier l’amont agricole avec la production agricole. Moi-même j’appartiens à l’une de ces
interprofessions qui est celle du sucre.
Comme Karim Tazi l’a précisé, il y a un concept qui revient et qui est très important, c’est celui d’agréger les agrégateurs. Quand vous avez des acteurs de petite
taille, vous avez besoin d’une locomotive, un agrégateur qui joue le rôle de support
pour massifier la gestion des intrants, de la R&D, l’accès au marché… Nous
avons la chance d’avoir une production nationale de sucre à hauteur de 50% et
une présence territoriale sur 5 régions, et on arrive à exporter sur 45 pays même
si on opère dans un secteur administré et non compétitif sur tout le segment
de la chaine de valeur, mais ce qui est important c’est que quand on a une
vision claire on peut aller loin.
Notre grande ambition est de faire que la synergie entre le Plan Maroc Vert et le Plan d’Accélération Industrielle soit beaucoup plus forte et de devenir un acteur majeur dans le développement de l’agro-industrie à l’échelle africaine. »
AÉRONAUTIQUE :
Karim Cheikh , Président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS)
Le GIMAS regroupe 120 opérateurs et près de 13.000 salariés, et nous avons aujourd’hui 4 écosystèmes et un socle commun avec les autres fédérations par rapport à l’organisation de ces écosystèmes, leur évolution et les interactions qu’ils génèrent. Nous avons également un point en commun qui est très important, c’est la formation des futurs talents qui travailleront dans nos usines et le taux d’intégration locale qui
est un paramètre essentiel et sur lequel nous travaillons d’arrache-pied pour que la valeur ajoutée du secteur reste au Maroc.»
Les opérateurs du secteur aéronautique opèrent sur 4 écosystèmes :
Le premier consiste en tout ce qui est manufacturing et assemblage, et c’est un écosystème qui concentre près de la moitié de notre activité.
Le deuxième écosystème qui est faible en nombre d’opérateurs mais qui est très puissant, c’est celui du câblage électronique. Nous avons à cet effet deux grands opérateurs, l’un à Casablanca et l’autre à Temara qui fournissent Airbus et Boeing par exemple.
Le troisième écosystème est celui que nous considérons comme prioritaire et
sur lequel nous travaillons d’arrachepied, c’est tout ce qui est ingénierie, conception, dimensionnement, industrialisation. Le quatrième écosystème, concerne tout ce qui maintenance, et donc aujourd’hui nous travaillons avec nos partenaires institutionnels et industriels pour la mise en place d’une plateforme pour la maintenance des avions civils au Maroc.
Par ailleurs, nous ne pouvons passer à côté du plus bel écosystème et qui est celui de Boeing, qui vise la mise en place de 120 fournisseurs de rang 1 et de rang 2 et dont l’impact économique est de l’ordre de 20 milliards de dollars par an.
Cet écosystème devrait générer à lui seul, plus de 6.800 emplois. Aujourd’hui je pense que le socle commun entre nos domaines d’activité, c’est le Plan d’Accélération Industrielle qui lie toutes les fédérations avec le ministère de l’Industrie et pour lequel
les paramètres sont les mêmes. Pour faire le bilan à ce jour, je pense que nous sommes à mi-parcours de la réalisation de nos objectifs, et nos écosystèmes
deviennent de plus en plus matures.
Je veux terminer par dire qu’il y a un autre écosystème, tout aussi important et qui
n’est pas industriel, ce sont les hommes et les femmes qui font le secteur, les bonnes volontés de travailler ensemble et de rehausser le niveau industriel de notre pays.
Aujourd’hui, nous avons lancé une étude qui va nous permettre d’avoir une cartographie complète de nos métiers, pour pouvoir attirer de nouveaux investisseurs et se développer localement. Nous allons également lancer un gros projet qui sera annoncé dans peu de temps, et nous travaillerons avec le ministère de l’Industrie pour
lancer au Maroc un écosystème « moteur d’avion ». S’agissant de notre état d’avancement par rapport aux objectifs fixés d’ici 2020 par le Plan d’Accélération
Industrielle, il y a des écosystèmes qui avancent plus vite que d’autres. La partie
ingénierie, par exemple, a besoin de beaucoup de préalables pour avancer mais dans l’ensemble, le secteur connait de la croissance, puisqu’on a enregistré une croissance moyenne de 17%. »
Les principaux enjeux et défis du secteur de l’aéronautique : L’industrie aéronautique mondiale est dans une conjoncture particulièrement favorable compte tenu du carnet de commandes plein pour le prochaines années, mais difficile pour les sous traitants
qui ont la pression des constructeurs en quête à la fois de coûts plus compétitifs et d’une hausse des cadences de production. Compte tenu de ces éléments, notre défi au Maroc est non seulement d’être la meilleure réponse possible pour les donneurs
d’ordre en quête de compétitivité dans ce secteur, mais de devenir aussi une solution où nous sommes acteurs de développement technologique et d’industrie à plus haute valeur ajoutée, de façon inclusive avec les forces vives de notre pays : à savoir notre jeunesse et les industriels marocains.
Aujourd’hui, notre secteur possède les outils indispensables qui lui permettent de prendre une place encore plus forte au niveau mondial mais avec des exigences nouvelles dictées par le marché aéronautique mondial et nous continuerons naturellement à explorer des nouvelles opportunités offertes par le secteur.
Le PAI, signé avec l’Etat, vise à consolider davantage notre secteur au niveau
de la formation des ressources, de la qualification et l’intégration de la Supply Chain, avec une communication plus ciblée à l’international pour rendre compte des réalisations de notre secteur.
Ceci nous permettra d’atteindre nos objectifs de tripler les effectifs (pour passer à 30.000 Emplois), de doubler le nombre d’investisseurs (passer à 200 acteurs), d’atteindre un taux d’intégration de 35%, d’augmenter la valeur ajoutée et d’accompagner les TPE- PME marocaines vers l’excellence.
Ce qui a contribué à la success story de ce secteur au ticket d’entrée très difficile, c’est d’abord la vision partagée que s’est donnée notre Royaume il y a plusieurs années et le GIMAS continuera à déployer tous ses efforts afin de positionner le Maroc sur des activités à très forte valeur ajoutée. La chance que nous avons c’est le partenariat stratégique entre les professionnels et les instances gouvernementales, en l’occurrence et plus particulièrement notre Ministère de l’Industrie (et ses organismes de tutelle) qui est acteur de ce développement et œuvre avec les professionnels au quotidien pour l’atteinte des objectifs dans le sens de cette vision commune.Le GIMAS regroupe 120 opérateurs et près de 13.000 salariés, et nous avons aujourd’hui 4 écosystèmes et
un socle commun avec les autres fédérations par rapport à l’organisation de ces écosystèmes, leur évolution et les interactions qu’ils génèrent. Nous avons également un point en commun qui est très important, c’est la formation des futurs talents qui travailleront dans nos usines et le taux d’intégration locale qui est un paramètre essentiel et sur lequel nous travaillons d’arrache-pied pour que la valeur ajoutée du secteur reste au Maroc.»
SIDÉRURGIE :
Amine LOUALI, Président de L’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM)
L’Association des Sidérurgistes du Maroc est petite par le nombre d’adhérents puisque nous sommes 8 acteurs dans le domaine. Par contre, nos investissements sont très élevés : près de 15 milliards de dirhams pour un chiffre d’affaires de 10 milliards de dirhams et près de 5.000 emplois. Nous avons la particularité de faire de
l’acier, qui entre comme composante de base dans le développement industriel de notre pays; vous trouvez de l’acier partout: dans les infrastructures, l’automobile, l’électroménager, mais c’est un secteur qui est dur du fait qu’il dépend férocement de la compétitivité mondiale. Heureusement, malgré tout, le secteur continue de se battre, notamment en travaillant sur les intrinsèques que nous identifions en amont comme collecter la ferraille de manière plus structurée… nous travaillons donc sur une stratégie
pour rationaliser cette collecte.
Concernant le coeur de notre business qui est très énergivore, nous profitons du contexte énergétique au Maroc où il y a d’énormes opportunités, si on pense
à la loi 13.09 par exemple, celle-ci offre de réelles opportunités pour les gros
consommateurs d’énergie comme nous.
Et il y a eu dans ce sens des signatures de contrats d’approvisionnement pour réduire la facture énergétique mais aussi avoir un impact environnemental positif.
Notre enjeu majeur aujourd’hui est de lutter contre les importations de produits
manufacturés et de capter au Maroc le maximum de valeur ajoutée. Donc l’idée
est d’identifier tout ce qui se fait en matière d’acier dans le monde. Un des exemples importants est qu’aujourd’hui le Maroc importe beaucoup de poutres en acier et donc il y a 3 grands projets qui ont été lancés dans ce sens, pour justement substituer ces produits qui ne sont pas manufacturés au Maroc.
À titre indicatif, le Maroc consomme actuellement à peu près 56 Kg d’acier par tête d’habitant, ce qui peut être pris comme un indicateur de développement, or la Tunisie est à 80 kg et l’Égypte à 120 kg, ce qui montre un réel retard à rattraper pour le Maroc.
Mais fort heureusement, le Maroc dispose de beaucoup d’opportunités de transformer de l’acier et il faut se réunir et pousser les industriels à aller chercher beaucoup plus de valeur ajoutée. Dans ce cadre, des industriels sont en train de s’organiser pour fournir du tube, qui jusqu’à présent était importé pour le secteur automobile mais qui sera
dorénavant produit au Maroc, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres sur le potentiel de développement de cet écosystème de manière plus globale.
Nous avons beaucoup d’engagements sur la partie étude et sur les façons d’améliorer l’efficacité et la compétitivité de nos industries. Notre défi maintenant est comment augmenter la consommation d’acier par tête d’habitant et se protéger par rapport à
la concurrence déloyale qui nous guette. »